21.
« Souvenez-vous de cette créature qui est la vôtre ». Quelle est cette créature? « L’ennemi a insulté au Seigneur1». Pleure, ô Asaph, qui le comprends, pleure ton aveuglement du passé: « L’ennemi a insulté au Seigneur ». On a dit au Christ, dans sa propre nation : « Celui-là est un pécheur, nous ne savons d’où il vient: nous connaissons Moïse, Dieu lui a parlé, celui-là est un samaritain2. L’ennemi a donc insulté au Seigneur: un peuple insensé a irrité votre nom ». Asaph n’était alors qu’un peuple insensé, mais Asaph n’avait point encore d’intelligence. Qu’est-il dit au psaume précédent? « J’ai été pour vous comme le stupide animal; mais j’étais toujours avec vous »; car il n’a point couru après les dieux et les idoles des nations. Comme homme du moins il a connu le Seigneur, qu’il avait méconnu comme animal. Car il a dit: « Je suis toujours avec vous, nonobstant ma stupidité». Mais que disons-nous encore dans ce même psaume d’Asaph? « Vous avez tenu la main de ma droite, vous m’avez conduit dans votre bonté, et m’avez élevé en gloire3 » : « dans votre bonté », et non dans votre justice; c’est votre don, non pas mon mérite. Ici encore: « L’ennemi a insulté au Seigneur, et un peuple insensé a irrité votre nom ». Tous ont-ils donc péri? Loin de là. Si des rameaux ont été brisés, il en reste néanmoins quelques-uns afin d’y greffer l’olivier sauvage4; la racine subsiste encore, et parmi ces rameaux que leur infidélité a fait briser, il en est qui ont été rappelés par la foi. Car l’apôtre saint Paul, brisé d’abord à cause de son infidélité, fut rejoint sur la tige par sa foi. Donc, « un peuple insolent a irrité votre nom», quand il s’est écrié: Qu’il descende de la croix5 ».