6.
«Pour moi, j’ai mis mon espoir en votre miséricorde (Ps. XII, 6 ) ». Si l’homme, en effet, demeure ferme dans le Seigneur et ne se laisse point ébranler, il ne doit point se l’attribuer, de peur qu’en se félicitant de sa fermeté, il ne soit ébranlé par l’orgueil. « Mon coeur a tressailli dans celui qui est votre salut », c’est-à-dire en Jésus-Christ qui est la sagesse de Dieu. « Je chanterai le Seigneur qui m’a comblé de biens»; de biens spirituels et qui ne touchent point à cette vie. « Je dirai sur la harpe le nom du Très-Haut (Ibid. ) », c’est-à-dire, dans ma joie je lui rendrai grâces, et je n’userai de mon corps que selon ses préceptes; tel est l’harmonie spirituelle de l’âme. Si l’on veut établir ici une différence, « je chanterai le Seigneur », exprimera le concert du coeur, et « je dirai sur la harpe », du concert des bonnes oeuvres, que Dieu seul peut connaître. « Le nom du Seigneur », c’est la connaissance qu’il nous donne de lui-même, connaissance qui est avantageuse pour nous et non pour lui.