4.
« Tous se sont égarés, et sont devenus inutiles (Id. 3 ) », c’est-à-dire que les Juifs sont devenus comme les Gentils dont il est parlé plus haut. « Il n’en est aucun pour faire le bien, il n’y en a pas jusqu’à un ». Il faut donner à ces expressions le sens exposé plus haut. « Leur gosier est un sépulcre ouvert (Ibid. )». On peut voir ici les excès de l’intempérance, ou, dans un sens allégorique, les pécheurs scandaleux qui tuent et qui dévorent en quelque sorte ce qu’ils entraînent dans leurs dérèglements. C’est ainsi, mais dans un sens opposé, qu’il fut dit à Pierre; « Tue et mange», afin qu’il amenât les Gentils à sa croyance et aux saintes moeurs. « Leurs langues distillent le mensonge ». La flatterie accompagne toujours l’intempérance et les autres vices. « Leurs lèvres recèlent un poison d’aspic (Ps. XIII, 3 ) ». Le venin désigne la fraude, et l’aspic tous ceux qui demeurent sourds aux préceptes de la loi, comme l’aspic à la voix de l’enchanteur (Id. LVII, 5 ), ainsi qu’il est dit dans un autre psaume; « Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume ». C’est le venin de l’aspic. « Leurs pieds se hâtent pour répandre le sang (Id. XIII, 3 )»; ce qui désigne l’habitude invétérée du mal. « La meurtrissure et l’infortune sont dans leurs voies ». Car toute voie du méchant est laborieuse et misérable. Aussi le Seigneur a-t-il dit : « Venez à moi, vous tous qui gémissez sous le poids du travail et de la douleur, et je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur; car mon joug est doux, et mon fardeau léger (Matt. XI, 28 ) ». « Ils n’ont point connu la voie de la paix », de cette paix que désigne le Seigneur, par la douceur de son joug et la légèreté de son fardeau. « La crainte du Seigneur n’est pas devant leurs yeux » ; sans dire que Dieu n’est pas, ils n’en craignent pas davantage le Seigneur.