4.
« J’ouvrirai ma bouche en paraboles», dit le Prophète, « je dirai les énigmes dès le commencement1 ». La suite nous- montre assez quel est ce commencement dont le Prophète veut parler. Ce n’est point la création du ciel et de la terre, ni même la création de l’homme et du genre humain, c’est la délivrance de l’Egypte, alors que ce peuple fut réuni en un corps, en sorte que les instructions s’adressent à Asaph, qui signifie réunion. Mais, hélas ! quand le Prophète s’écriait : « J’ouvrirai la bouche en paraboles», pourquoi ne daignait-il pas ouvrir aussi notre intelligence ? Si seulement, en ouvrant la bouche en paraboles, il nous découvrait aussi ces paraboles elles-mêmes ; si en nous disant des énigmes, il nous en donnait aussi l’explication, nous ne serions point à la torture. Mais il y a ici une telle obscurité, une telle nuit, que même avec son secours, si nous parvenons à en tirer de quoi nourrir nos âmes, nous aurons encore mangé notre pain à la sueur de notre front2; et cette peine à laquelle nous sommes condamnés depuis longtemps, pèse à la fois, non-seulement sur le corps, mais encore sur l’âme. Que le Prophète parle donc, et nous, écoutons ses paraboles et ses énigmes.