21.
Voyons encore la suite : « Ils l’aimaient du bout des lèvres», dit le Prophète, « mais leur langue mentait au Seigneur. Leur coeur n’était pas droit devant lui, ils n’étaient point fidèles à son alliance1». Mais Dieu, qui pénètre les secrets des hommes, et qui découvrait sans peine leur préférence, voyait que le langage du coeur n’était point d’accord avec celui des lèvres. Un coeur est droit devant Dieu quand il cherche Dieu pour Dieu. Il ne veut obtenir de Dieu qu’une seule faveur, qu’il réclamera toujours, c’est d’habiter dans la maison du Seigneur, et de contempler ses délices2. C’est à lui que le coeur des fidèles a dit : Je serai rassasié, non plus des viandes de l’Egypte, ni de ses melons, ni de ses concombres, ni de l’ail, ni de l’oignon, que cette génération indocile et rebelle préférait au pain du ciel3, ni même de la manne visible, ou de la chair des oiseaux, mais je serai rassasié quand votre gloire m’apparaîtra4. Tel est l’héritage du Nouveau Testament auquel ce peuple ne fut point fidèle. La foi en cette alliance, bien que voilée alors, était chez les élus; aujourd’hui qu’elle est révélée, elle n’est que chez bien peu d’appelés. « Beaucoup en effet sont appelés, mais peu sont élus5 ». Telle était donc cette race corrompue et rebelle: même en paraissant cher. cher Dieu, elle ne l’aimait que des lèvres et sa langue était menteuse; elle n’avait point pour Dieu la droiture du coeur, et lui préférait les faveurs qu’elle attendait de lui.