1.
Dans tous les dons qui nous viennent du Seigneur notre Dieu, dans les consolations qu’il nous envoie, comme dans les châtiments qu’il nous inflige, dans les grâces qu’il a daigné nous faire, comme dans cette miséricorde qui iie nous traite point dans la rigueur de sa justice, enfin dans toutes ses oeuvres, que notre âme bénisse le Seigneur. Voilà ce que nous avons chanté; c’est ainsi que commence le psaume que nous allons expliquer avec le secours de ce Dieu que notre âme bénit à jamais. Que chacun de nous donc exhorte sou âme, et se stimule en disant: « O mon âme, bénis e le Seigneur». Que tous ensemble, que tous les frères en Jésus-Christ répandus partout et ne formant qu’un seul homme, dont la tête est déjà dans le ciel, que cet homme unique exhorte aussi son âme, et lui dise: « O mon âme, bénis le Seigneur ». Cette âme écoute, elle obéit, elle fait ce qu’on la presse de faire, elle cède à une persuasion qui ne vient pas de nous, mais de ce Dieu qu’elle bénit. Le Prophète en effet entreprend de nous montrer pourquoi notre âme doit bénir le Seigneur, comme si notre âme lui répondait : Pourquoi m’engager à bénir Dieu? Ecoutons donc, et que notre âme écoute , qu’elle considère tout ce qui peut la stimuler, afin de n’être point lâche à bénir Dieu, et de voir s’il est bien juste de lui dire: « Mon âme, bénis le Seigneur »; qu’elle considère si elle doit en bénir un antre que lui. « Bénis le Seigneur, ô mon âme », dit le Prophète.