8.
« Elles fuiront devant vos menaces1 ». Voilà, mes frères, ce qui est arrivé: les eaux ont fui devant la menace du Seigneur, c’est-à-dire qu’elles ont cessé de couvrir les montagnes. Voilà que Pierre et Paul sont debout; quelle majesté dans ces montagnes ! Vexés jadis par les persécuteurs, ils reçoivent aujourd’hui l’hommage des empereurs. Les eaux ont fui devant la menace de Dieu, car c’est dans la main de Dieu qu’est le coeur des rois, qu’il tourne comme il lui plaît2; il lui a plu de donner par eux la paix aux chrétiens, et alors s’est élevée dans son éclat l’autorité des Apôtres. Ces montagnes, toutefois, en étaient-elles moins grandes, pour être couvertes d’eau ? Cependant, comme Dieu voulut montrer à tous leur grande élévation, afin qu’ils pussent procurer le salut au genre humain ; car: «J’ai levé les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours3 » : voilà que Dieu par sa menace a mis les eaux en fuite. « Elles trembleront au bruit de votre tonnerre ». Qui ne tremble maintenant à la voix de Dieu qui retentit par les Apôtres, à la voix de Dieu dans les saintes Ecritures, dans ses nuées? La mer s’est calmée, les eaux ont tremblé, les montagnes se sont dépouillées, l’empereur a fait des lois. Mais les eût-il faites, si Dieu n’eût fait entendre son tonnerre? Dieu l’a donc voulu, les princes ont fait des lois, elle calme s’est produit dans l’Eglise. Que nul d’entre les hommes ne s’attribue rien ici ; les eaux ont tremblé, mais, « Seigneur, c’est au bruit de votre tonnerre ». Aussitôt qu’il a plu à Dieu, les eaux ont fui, pour ne plus couvrir les montagnes ; avant cela, néanmoins, les montagnes étaient sous les eaux, mais inébranlables.