14.
Le Prophète continue : « Le roi envoya le délivrer; le prince des peuples lui donna la liberté ». Ce roi, qui est aussi le prince des peuples, « délia » Joseph « enchaîné », rendit la liberté « au prisonnier». « Il l’établit chef de toute sa maison, prince de tous ses états, afin qu’il instruisît les princes comme lui-même, et qu’il enseignât la prudence à ses vieillards1 » On lit dans le grec : « Qu’il enseignât la sagesse à ses vieillards » ; ce que l’on peut rigoureusement traduire ainsi: « Afin qu’il instruisît, les princes comme lui-même, et qu’il donnât la sagesse aux vieillards » : car le grec porte presbuterous, que nous traduisons par les plus anciens, seniores; il ne porte pas gerontas, c’est-à-dire, senes, les vieillards : quant à sophisai, on ne peut le rendre en latin par une seule expression, il vient de sagesse, en grec sophia, et non de prudence, en grec phronesis. Nous ne voyons pas toutefois que Joseph s’y soit appliqué pendant son élévation, pas plus que nous ne lisons, que dans ses malheurs il ait eu les fers aux pieds. Mais comment se pourrait-il qu’un si grand homme, adorateur du seul Dieu véritable, fût préposé aux subsistances corporelles, sans chercher à prendre soin de l’âme, à rendre ces peuples meilleurs? L’historien sacré, inspiré par l’Esprit-Saint, a consigné dans l’histoire ce qui suffisait dans sa narration pour prédire l’avenir.
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Ps. CIV, 20-22. ↩