8.
Après ces quatre épreuves, après ces quatre cris vers Dieu, après ces quatre délivrances, après ces quatre confessions des divines miséricordes, le psaume traite en général de l’Eglise dans la suite des siècles, afin de vous faire comprendre de quelle Eglise il parlait au commencement. Le Prophète en parle de manière à nous révéler partout la miséricorde de Dieu, « qui résiste aux superbes et donne la grâce aux humbles1»; parce qu’il est venu précisément « afin que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles2; car tonte vallée sera comblée, toute montagne et toute colline sera abaissée3 ». Après avoir parlé de l’Eglise, le Prophète nous tient un langage que l’on peut appliquer même aux hérétiques, qui font à cette Eglise comme une guerre civile, Ainsi finit le psaume que j’ai exposé d’une manière plus courte sars doute que vous ne l’attendiez. Et il me semble que je l’ai tellement expliqué, nonobstant sa longueur, que si vous retenez ce que j’ai dit, mon rôle sera plutôt celui de lecteur que celui de commentateur. Vous avez sans doute mes paroles devant les yeux, mais reprenons-les succinctement afin de les mieux graver. La première épreuve est celle de l’erreur, d,e la faim de la vérité; la seconde est la difficulté de vaincre ses passions; la troisième celle de l’ennui et du dégoût; la quatrième est la tempête qui menace du périt ceux qu gouvernent l’Eglise : et dans toutes ces épreuves, on crie vers Dieu, Dieu délivre, et l’on chante ses miséricordes. A la fin, le Prophète nous parle de l’Eglise, qui est sauvée par la grâce de notre Dieu, et non par ses propres mérites; il nous montre ses ennemis châtiés de leur orgueil, et l’Eglise s’élevant sur leurs ruines; il signale chez les hérétiques les piéges qui nous enlèvent quelques fidèles, et nous font essuyer des pertes en quelque sorte domestiques, les biens que Dieu en a tirés en faveur de son Eglise; puis vient la conclusion du psaume. Ecoutez-en la lecture plutôt que l’explication.