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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXXI.

3.

« Nos pieds étaient fermes dans les parvis de Jérusalem1 ». Tu vois maintenant quelle est la maison du Seigneur, si tu étais en peine de le savoir. C’est dans celte maison du Seigneur qu’on bénit l’architecte de ce palais. Lui-même fait les délices de ceux qui habitent ce palais, lui-même est leur seule espérance, leur bien suprême. De quoi, dès lors, doivent occuper leurs pensées ceux qui courent ici-bas, sinon se figurer qu’ils y sont déjà, qu’ils y sont affermis? Car c’est beaucoup que se tenir avec les anges, sans éprouver de défaillance. Celui qui en est tombé ne s’est point tenu ferme dans la vérité. Tous ceux qui n’en sont point tombés demeurent fermes dans la vérité2 ; et celui-là tient ferme qui jouit de Dieu; mais quiconque veut jouir de lui-même tombera. Quel est celui qui veut jouir de lui-même? L’orgueilleux. Aussi, celui qui voulait toujours être ferme dans les parvis de Jérusalem a-t-il dit : « C’est en votre lumière que nous verrons la lumière3 », et non point dans la nôtre. Et encore : « C’est en vous», non pas en moi, « qu’est la source de la vie ». Qu’a-t-il ajouté? « Que le pied de l’orgueil ne vienne point à moi, et que la main des pécheurs ne m’ébranle pas ». C’est ainsi que sont tombés tous ceux qui commettent l’iniquité; ils sont bannis, ils n’ont pu demeurer fermes. Si donc ils n’ont pu demeurer fermes, à cause de leur orgueil, élève-toi humblement, afin de dire : « Nos pieds étaient fermes dans les parvis de Jérusalem ». Réfléchis à l’état où tu seras un jour dans cette bienheureuse ville, et bien que tu sois encore en chemin, figure-toi que tu y es arrivé, associe-toi à l’inaltérable joie des auges, qui accomplira en toi cette parole « Bienheureux ceux qui habitent votre maison, ils vous béniront dans les siècles des siècles4 ». Nos pieds étaient fermes dans les parvis de Jérusalem. De quelle Jérusalem? car on donne ce nom à une ville de la terre, qui est la figure de la Jérusalem du ciel. Quel avantage de se tenir ferme dans cette Jérusalem qui n’a pu se tenir elle-même, qui est tombée en ruine ? Est-ce donc cet avantage que chanterait l’Esprit-Saint avec ce coeur enflammé d’amour et qui s’écrie: « Nos pieds étaient fermes dans les parvis de Jérusalem ?5 » N’est-ce point à cette Jérusalem de la terre que le Seigneur disait: « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les Prophètes et lapides ceux qui sont envoyés vers toi6? » Quel si grand avantage aurait désiré le Prophète, s’il eût voulu demeurer ferme parmi ceux qui tuaient les Prophètes et lapidaient ceux qui leur étaient envoyés ? A Dieu ne plaise qu’il s’arrête à la pensée de cette Jérusalem, ce coeur si ardent, si brûlant d’amour. si impatient d’arriver à cette Jérusalem qui est notre mère, et dont l’Apôtre a dit qu’elle subsiste éternellement dans le ciel7!


  1. Ps. CXXI, 2. ↩

  2. Jean, VIII, 44.  ↩

  3. Ps. XXXV, 10.  ↩

  4. Id. 12.  ↩

  5. Id. LXXXIII, 5.  ↩

  6. Math. XXIII, 37. ↩

  7. Gal. IV, 26; II Cor. V, 1.  ↩

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