12.
« Bienheureux l’homme qui, par eux, remplit ses désirs1 ». Quel est, mes frères, cet homme qui remplit ainsi ses désirs ? Celui qui n’alune point le monde. Quiconque est absorbé par l’amour du monde, ne trouve aucune place pour la parole de ces prédicateurs. Répands ce qui t’absorbe, et tu deviendras capable de recevoir ce qui te manque. C’est-à-dire, est-ce la richesse que tu convoites? Tu ne pourras, par eux, remplir tes désirs. Tu veux les honneurs sur la terre, tu veux même ce que Dieu a donné aux bestiaux, c’est-à-dire le plaisir qui passe, la santé du corps, et autres biens semblables; par eux tu ne combleras point tes désirs. Mais si tu as des désirs, comme ceux du cerf altéré qui brame après l’eau des fontaines2; si tu dis, toi aussi: « Mon âme aspire après les parvis du Seigneur, elle languit de désir3»; ton désir sera comblé, non que ces mêmes saints puissent dès aujourd’hui rassasier ta soif, mais en suivant leurs traces, tu arriveras à celui qui a comblé leurs désirs.