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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXXX.

10.

C’est pourquoi, voici le langage de l’apôtre saint Paul aux faibles, dont il est dit qu’ils vivent de la vie charnelle et animale : « Ai-je donc fait profession de savoir parmi vous autre chose que Jésus, et Jésus crucifié1? » Car c’était le Christ, mais non crucifié, qui « au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ». Et comme ce Verbe a été fait chair, ce Verbe aussi a été crucifié, mais sans être changé en homme; c’est l’homme au contraire qui a été changé dans lui. L’homme donc aété changé en lui, afin dc devenir meilleur qu’il n’était, et non pour être changé dans la substance même du Verbe. Dieu est donc mort en ce qu’il y avait d’humain en lui; et l’homme est ressuscité dans ce qu’il tenait de Dieu, il est ressuscité et monté au ciel. Tout ce qu’a souffert l’homme, on ne saurait dire que Dieu ne l’ait pas souffert, parce qu’il était Dieu en prenant la nature humaine ; de même que tu ne saurais dire que tu n’as pas souffert un outrage, dès qu’on déchire ton manteau. Et quand tu t’en plains à tes amis ou devant un juge, tu dis : il m’a déchiré. Tu ne dis point: Il a déchiré mon manteau ; mais : Il m’a déchiré. Si donc on peut appeler toi, ce qui n’est que ton vêtement, combien n’est-il pas plus juste de dire, à propos de la chair du Christ, de ce temple du Verbe uni au Verbe, que tout ce qu’il souffrait en sa chair, c’était Dieu qui le souffrait? Et toutefois le Verbe ne pouvait passer ni par la mort, ni par la corruption, ni par le changement, ni même être tué; mais tout ce qu’il a souffert de semblable, il l’a souffert en sa chair. Et ne vous étonnez pas que le Verbe n’ait rien souffert; car si vous tuez la chair, l’âme dès lors ne saurait rien souffrir, ainsi que l’a dit le Sauveur : « Ne craignez point ceux qui tuent le corps, et qui ne sauraient tuer l’âme2 ». Si donc on ne saurait tuer l’âme, comment tuer le Verbe de Dieu? Et pourtant, que dit cette âme? Il m’a flagellée, souffletée, frappée, déchirée; rien de cela ne se fait dans l’âme; et néanmoins elle dit toujours moi, à cause de son union avec le corps.


  1. I Cor. II, 2. ↩

  2. Matth. X, 28. ↩

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Discours sur les Psaumes

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