7.
Mais que signifie : « Il a affermi la terre sur les eaux? » Voilà qui est obscur; car la terre a plus de poids que l’eau, en sorte que l’on peut croire qu’au lieu d’être portée par les eaux, c’est elle au contraire qui les porte. Mais, sans vouloir minutieusement défendre nos Saintes Ecritures contre ceux qui s’imaginent avoir trouvé sur ce point des raisons péremptoires, quoi qu’il en soit, nous avons toujours sous la main ce sens facile à comprendre, que la terre habitée par les hommes, qui contient les animaux terrestres, et que l’Ecriture appelle aussi l’aride, ainsi qu’il est écrit : « Que l’aride paraisse, et Dieu appela l’aride du nom de terre1 », que cette terre est fondée sur les eaux, en ce sens qu’elle domine les eaux qui lui forment une ceinture . Quand on dit, en effet, d’une ville maritime, qu’elle est bâtie sur la mer, on n’entend point dire par là qu’elle est sur la mer comme la voûte d’un pont est au-dessus des eaux, ou comme le vaisseau qui court sur les flots ; mais on dit qu’elle est sur la mer, parce qu’elle domine la mer qui est moins élevée. C’est ainsi qu’il est dit que Pharaon s’élança « sur les eaux2 » ; tel est le texte grec traduit par les latins, « vers les eaux » ; ainsi encore il est dit que le Seigneur « était assis sur le puits3», parce que l’un et l’autre dominaient le puits et le fleuve, l’un près du fleuve, l’autre près du puits.