17.
Job était dans cette lumière; il avait tout en abondance. Nous parler de ses grands biens, c’est nous décrire tout d’abord la lumière de sa nuit ; car c’était une lumière dans sa nuit que les biens et les richesses qu’il possédait. Or, l’ennemi crut qu’un si saint homme servait Dieu seulement à cause des grands biens dont il l’avait comblé, et il demanda qu’ils lui fussent enlevés. Alors sa nuit qui avait eu sa lumière fut changée en ténèbres. Job savait néanmoins que, soit lumière, soit ténèbres, c’est toujours la nuit quand nous sommes éloignés de Dicta ; et il avait pour lumière intérieure Dieu lui-même, lumière intérieure qui le rendait indifférent à la clarté ou aux ténèbres de cette autre nuit. C’est pourquoi, comme il servait Dieu fidèlement dans la lumière de cette nuit, c’est-à-dire dans l’abondance, que dit-il quand il eut tout perdu et que les ténèbres le couvrirent? « Dieu a donné, Dieu a ôté comme il a plu au Seigneur, il a été fait; que le nom du Seigneur soit béni1 ». Je suis dans la nuit de cette vie. Le Seigneur qui habite mon âme, avait éclairé cette nuit de quelques consolations, en me donnant des biens temporels; voilà qu’il éteint cette lumière temporelle, et la nuit devient pour moi ténébreuse. Mais « parce que ses ténèbres sont pour moi comme sa lumière le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté; comme il a plu au Seigneur il a été fait: que le nom du Seigneur soit béni ». Cette nuit ne m’attriste point; car ses ténèbres sont pour moi comme sa lumière. L’une et l’autre passent, afin que ceux qui sont dans la joie soient comme n’y étant pas, et ceux qui pleurent comme ne pleurant point. « Car les ténèbres du Seigneur sont pour nous comme sa lumière ».
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Job, I. ↩