17.
« Je connais que le Seigneur fera justice au pauvre1». Ce pauvre n’est donc point grand parleur. Car le grand parleur veut l’abondance, et ne peut souffrir la pauvreté. Ceux-là sont pauvres à qui le Prophète a dit : « Frappez et l’on vous ouvrira, cherchez et vous trouverez, demandez et il vous sera donné2 ». Celui-là est pauvre, dont il est dit : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu’ils seront rassasiés3 ». Ils gémissent parmi les scandales des méchants, ils en appellent à leur chef, afin qu’il les délivre de l’homme méchant, qu’il les arrache à l’homme de l’iniquité, aux mains des hommes injustes. Tels sont les hommes dont le Seigneur ne dédaignera point la cause: quelles que soient leurs afflictions en cette vie, leur gloire doit éclater quand leur chef apparaîtra. Parce que ces hommes sont sur la terre, saint Paul leur dit « Vous êtes morts, et votre vie est cachée en Dieu avec le Christ4». Nous sommes donc des pauvres, notre vie est cachée, appelons notre pain céleste. Car il est un pain vivant qui descend du ciel5, et celui qui nous fortifie en chemin nous rassasiera dans la patrie. Maintenant il rétablit nos forces afin de nous faire vivre. Mais il nous faut endurer la faim jusqu’à ce que nous soyons rassasiés. « Je connais que le Seigneur fera justice au pauvre et vengera l’indigent ». Il montrera aux hommes d’iniquité comme il aime ses pauvres. Ce que le Prophète appelle riches, ce sont les orgueilleux; ce qu’il nomme pauvres, ce sont les humbles; il appelle riches ceux que l’abondance dispense de chercher, pauvres ceux que leurs désirs font soupirer. Dieu leur fera justice.