1.
Les divins cantiques font les délices de notre esprit; les larmes qu’ils font couler ne sont pas sans joie. Un chrétien fidèle, étranger au monde, n’a pas de plus agréable souvenir quecelui de cette cité dont il est banni; mais ce n’est ni sans douleur, ni sans soupir, que dans l’exil on se souvient de la patrie. Toutefois, l’espoir d’y retourner nous encourage et adoucit la douleur du bannissement. Que ces paroles divines s’emparent de votre coeur; que celui qui vous possède s’empare de son héritage ou de vos âmes, de peur qu’elles ne se détournent vers d’autres objets. Que chacun de vous soit ici tout entier, et non là; c’est-à-dire tout entier dans cette parole, qui retentit sur la terre, afin que cette parole élève notre coeur, et qu’il ne soit plus ici-bas. Car Dieu est avec nous, afin que nous soyons avec lui. Celui, en effet, qui est descendu jusqu’à nous, pour être avec nous, nous élève, afin que nous demeurions avec lui. C’est pour cela qu’il n’a point dédaigné notre exil, parce que Celui qui a tout créé n’est nulle part étranger. 1
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Ps. CXLV, 2. ↩