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Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XXIX.
DEUXIÈME DISCOURS SUR LE PSAUME XXIX.

2.

Ce n’est pas sans raison que j’ai fait ces remarques. Vous devez savoir, mes frères, qu’il y eut autrefois certains hérétiques nommés Apollinaristes, et peut-être y en a-t-il encore aujourd’hui quelques-uns. Plusieurs d’entre eux ont erré en parlant de cette humanité dont s’est revêtue la sagesse de Dieu, pour habiter en elle personnellement, non plus comme dans les autres hommes, mais selon cette parole du Prophète : « Votre Dieu, ô Dieu, vous a marqué d’une huile de joie, qui vous élève au-dessus de tous ceux qui doivent la partager avec vous 1 », c’est-à-dire d’une onction plus grande que celle des autres hommes : de peur que l’on ne vînt à -croire que l’onction du Christ ressemble à celle des hommes, des autres justes, des patriarches, des Prophètes, des Apôtres, des martyrs, et de tout ce qu’a produit de grand la race humaine. Nul autre homme ne fut plus grand que Jean-Baptiste, et des fils de la femme aucun ne l’a surpassé 2. Si vous cherchez quelle fut sa grandeur, il suffit de dire que c’est Jean-Baptiste. Mais celui à qui Jean ne se trouvait pas digne de dénouer les souliers3, qu’était-il donc, sinon plus que tous les autres hommes. Même en son humanité, il avait plus de grandeur que tout autre homme. Comme Dieu, dans sa divinité, comme Verbe qui était au commencement, Verbe qui était en Dieu, Verbe qui était Dieu, il est égal au Père, et bien au-dessus de toute créature. Mais nous parlons ici de l’humanité. Quelqu’un de vous, mes frères, croira peut-être que cet homme dont la sagesse divine a daigné se revêtir, était égal au reste des hommes. Dans le corps humain, il y a une grande différence entre la tête et les autres membres, bien que les membres ne forment à la vérité qu’un seul et même corps, néanmoins la tête est bien supérieure au reste des membres. Dans tous les autres, vous n’avez de sentiment que par le tact; c’est en touchant qu’ils sentent, mais c’est par la tête que vous entendez, que vous voyez, que vous flairez, que vous goûtez, que vous touchez. Si telle est la supériorité de la tête sur les autres membres, quelle ne sera pas l’excellence de celui qui est le chef de l’Eglise, ou de cet Homme que Dieu a voulu établir médiateur entre Dieu et les hommes?

Donc, ces hérétiques ont dit que l’homme, dont le Verbe s’est revêtu, quand le Verbe s’est fait chair, n’avait point l’esprit humain, et seulement une âme privée de l’intelligence humaine. Vous voyez de quoi l’homme est composé; de l’âme et du corps. Mais il y a dans l’âme de l’homme quelque chose de plus que dans l’âme des bêtes. Car les bêtes aussi ont une âme, de là leur nom d’animaux; et on ne les appellerait point animaux, si elles n’avaient une âme; nous voyons aussi qu’elles ont la vie. Qu’a donc de plus l’homme qui le marque à l’image de Dieu? C’est qu’il comprend, c’est qu’il raisonne, c’est qu’il discerne le -bien du mal; c’est en cela qu’il est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu. Il y a donc en lui quelque chose, que n’ont pas les animaux. Et quand il méprise sa supériorité sur les bêtes, il détruit en lui, il efface, et en quelque sorte il dégrade l’image de Dieu; en sorte que c’est à ces hommes qu’il est dit: « Gardez-vous de ressembler au cheval et au mulet qui sont sans intelligence 4». Ces hérétiques ont donc soutenu que Notre-Seigneur Jésus-Christ n’avait point l’esprit humain, ni ce que les Grecs appellent logikon, ce que nous appelons la raison, cette partie de l’âme qui raisonne et que n’ont point les animaux. Quelle est donc leur doctrine? Ils enseignent que le Verbe de Dieu était, dans son humanité, ce que l’esprit est en nous. L’Eglise les a rejetés, la foi catholique les a eus en horreur, et ils ont formé une secte hérétique. La foi catholique a déclaré que cet homme, dont la sagesse divine a daigné se revêtir, n’avait rien de moins que les autres hommes, pour ce qui est de l’intégrité de nature ; mais que l’excellence de la personne le rendait supérieur aux autres hommes. Car on peut dire des autres qu’ils participent au Verbe de Dieu, puisque le Verbe de Dieu est en eux; mais aucun d’eux ne peut être appelé Verbe de Dieu, comme l’a été celui-ci dans l’Evangile : « Le Verbe s’est fait chair 5».


  1. Ps. XLIV, 8. ↩

  2. Matt. XI, 11.  ↩

  3. Marc, I, 7.  ↩

  4. Ps. XXXI, 9.  ↩

  5. Jean, I, 14. ↩

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