7.
« Et louons ensemble la sainteté de son nom (Ps. XXXIII, 4 ). Qu’est-ce à dire : « Louons ensemble? » Louons d’un commun accord, ainsi qu’on lit dans beaucoup d’exemplaires. « Bénissez avec moi le Seigneur, chantons la sainteté de son nom à l’unanimité ». Mais dire « ensemble », ou dire « d’un commun accord », c’est toujours le même sens. Entraînez donc dans cet amour tous ceux que vous pourrez ; exhortez, portez, suppliez, instruisez, rendez raison, avec douceur et bonté, entraînez-les à l’amour, afin que s’ils bénissent le Seigneur, ils le bénissent de concert. Les gens de Donat s’imaginent bénir le Seigneur; mais que leur a fait le reste du monde? Disons-leur donc, mes frères: « Bénissez le Seigneur avec nous, chantez ses louanges d’un commun accord ». Pourquoi vous séparer pour bénir le Seigneur? Il est le seul Dieu, pourquoi voulez-vous lui faire deux peuples? pourquoi séparer le corps du Christ? Nous savons tous qu’il fut attaché à la croix alors qu’il frappait du tambour, et que sur la croix il rendit l’esprit; et quand vinrent ceux qui l’y avaient suspendu, ils trouvèrent qu’il était déjà mort, et ils ne lui brisèrent point les jambes ; mais ils les rompirent aux larrons qui vivaient encore sur la croix1 , afin de hâter leur mort par cette nouvelle douleur, et de les descendre de la croix, comme c’était l’ordinaire pour les crucifiés. Le persécuteur vint donc et trouva que le Seigneur avait paisiblement rendu l’esprit, selon sa propre parole: « J’ai le pouvoir de livrer ma vie2 ». Pour qui donc a-t-il donné sa vie ? Pour tout le peuple , pour son corps entier. Ainsi voici un bourreau, qui ne brise point les jambes à Jésus: mais Donat vient et fait une rupture dans l’Eglise du Christ. Sur la croix, entre les mains des bourreaux, le corps de Jésus-Christ demeure dans son intégrité, et le corps de l’Eglise ne demeure pas dans son intégrité entre les mains des chrétiens. Faisons donc entendre nos cris, mes frères, et des gémissements aussi profonds qu’il nous sera possible, et disons : « Bénissez avec moi le Seigneur, et chantons de concert son saint nom ». C’est là ce que leur crie l’Eglise : c’est la voix de l’Eglise appelant ainsi les dissidents. D’où vient leur séparation? de l’orgueil. Mais Jésus-Christ nous enseigne l’humilité par l’institution de son corps et de son sang: c’est là, comme nous l’avons dit à votre sainteté, le sujet que célèbre ce psaume, où il s’agit du corps et du sang du Christ, et où l’on nous représente cette humilité profonde à laquelle le Christ a bien voulu s’abaisser pour nous.