22.
« Je disais : Ne permettez plus que mes ennemis m’insultent, eux qui ont fait éditer leur insolence quand mes pieds étaient chancelants1 ». Il revient à sa faiblesse corporelle, et ce chef a égard à ses pieds. La gloire du ciel ne lui fait point négliger ce qu’il a sur la terre , il nous regarde, il nous voit. Quelquefois, dans cette vie fragile, nos pieds sont ébranlés, ils tombent dans quelque faute; alors s’élèvent contre nous les langue perverses de nos ennemis. C’est en ce casque nous comprenons ce qu’ils méditaient duos leur silence. ils parlent avec aigreur et cruauté, ils se font une joie d’avoir trouvé ce qui devrait les affliger. « Et j’ai dit : Que mes ennemis ne m’insultent plus à l’avenir ». Voilà ce que j’ai dit; et néanmoins, pour que je me corrigeasse sans doute, vous les avez, fait parler avec insolence contre moi, ô mon Dieu, « pendant que mes pieds chancelaient»; c’est-à-dire, ils se sont élevés, et ont mal parlé quand j’étais ébranlé. Ils auraient du avoir pitié du faible, sans l’insulter, selon cette parole de l’Apôtre : « Mes frères, si quelqu’un est tombé par surprise dans quelque crime, vous autres, qui êtes spirituels, relevez-de dans un esprit de douceur ». Et il en ajoute cette raison: « Chacun craignant d’être tenté à son tour2».Tels n’étaient point ceux dont il est dit: « Quand mes pieds chancelaient, ils parlaient de moi avec arrogance»; mais ils ressemblaient à ceux dont il est dit ailleurs: « Ceux qui me persécutent, seront comblés de joie si je viens à faiblir3 ».