• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works Augustine of Hippo (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME XXXVII.

24.

« Et ma douleur est toujours présente à mes yeux1 ». Quelle douleur ? Peut-être celle du châtiment? Il est vrai, mes frères, et le dis en vérité, les hommes s’affligent des châtiments, et non de ce qui amène les châtiments.

Il n’en est pas ainsi de celui qui parle. Ecoutez, mes frères: qu’un homme, le premier venu, essuie une perte, il est plutôt prêt à dire : Je ne mérite point cette perte, qu’à considérer pourquoi elle lui arrive; il pleure une perte d’argent et non la perte de la justice. Si tu as péché, pleure ton trésor intérieur ; tu n’as rien peut-être en ta maison, et ton coeur est encore plus vide; mais si ton coeur est plein de Dieu qui est son bien, pourquoi ne pas dire: « Le Seigneur l’a donné, le Seigneur l’a ôté, comme il a plu au Seigneur ainsi il a été fait, que le nom du Seigneur soit béni2?» D’où vient donc la plainte de l’interlocuteur? Du châtiment qu’il endurait? Point du tout. « Ma douleurs, dit-il, est toujours devant mes yeux ». Et comme si nous lui disions Quelle douleur? d’où vient-elle? « C’est », dit-il, « que je publierai mon iniquité, et je prendrai soin de mon péché3 ». Voilà d’où vient sa douleur ; elle ne vient pas du châtiment; elle vient de la plaie et non du remède. Car le châtiment est comme un remède pour le péché. Ecoutez, mes frères : nous sommes chrétiens ; et néanmoins qu’un d’entre nous vienne à perdre son fils, il le pleure; que ce fils devienne pécheur, il ne le pleure pas. C’est en le voyant tomber dans le péché qu’il devrait pleurer et gémir ; c’est alors qu’il faudrait le refréner, lui donner une règle de conduite, le châtier. S’il l’a fait sans être écouté, c’est alors qu’il fallait pleurer ; car, vivre dans la luxure est une mort plus funeste que ce trépas qui met fin à la luxure; vivre ainsi, chez vous, c’était non-seulement la mort, mais la puanteur. Voilà les maux qu’il faut pleurer; les autres, il faut les supporter ; endurons ceux-ci, mais déplorons les premiers. Il faut les déplorer comme vous l’entendez faire au Prophète: « Voilà que j’annonce mon iniquité, je prendrai soin de mon péché ». Ne te crois pas en sûreté parce que tu as confessé ta faute, comme celui qui la confesse et qui est prêt à la commettre encore. Mais publie ton iniquité de telle sorte que tu penses avec soin à ton péché. Qu’est-ce à dire, prendre soin de son péché? Prendre soin de sa blessure. Si tu disais: J’aurai soin de ma blessure, que devrait-on comprendre, sinon : Je mettrai mes soins à me guérir ? Tel est le soin à prendre de son péché, c’est une application continuelle, un effort incessant, une diligence soutenue à tout faire pour guérir notre péché. Voilà que chaque jour tu pleures ton péché, mais peut-être que tes larmes coulent sans que la main agisse. Fais des aumônes, afin que tes péchés soient rachetés, que tes dons réjouissent l’indigent, afin que tu aies à te réjouir du don de Dieu. L’indigent a besoin, et tu as besoin; il a besoin de toi, et toi de Dieu. Tu méprises le pauvre qui a besoin de toi, et Dieu ne te méprise pas, toi qui as besoin de lui? Comble donc l’indigence du pauvre, afin que Dieu comble ton âme. C’est dire: « Je prendrai soin de mon péché », je ferai tout ce qu’il faut faire pour effacer mon péché, le guérir complètement. « Je prendrai soin de mon péché ».


  1. Ps. XXXVII, 18. ↩

  2. Job, I, 21.  ↩

  3. Ps. XXXVII, 19. ↩

pattern
  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Translations of this Work
Discours sur les Psaumes

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy