1.
Le Psaume que nous venons de chanter et que nous entreprenons d’expliquer, est intitulé: « Pour la fin, psaume à David pour Idithun1 ». Ce sont donc les paroles d’un homme appelé Idithun qu’il nous faut attendre et écouter; et si chacun de nous peut être Idithun, il se retrouvera et s’entendra dans les paroles qu’il chantera. Cherchez quel est cet homme que l’on appelait Idithun, d’après le nom qu’il eut autrefois à sa naissance; pour nous, écoutons le sens de ce nom, et cherchons dans cette signification à comprendre le sens de la vérité. Autant que nous avons pu le savoir par ce nom, que les hommes versés dans les saintes Ecritures ont traduit du grec en latin, Idithun signifie: Qui les devance. Quel est cet homme qui devance, ou quels sont ceux qu’il dépasse? Car on n’a pas dit simplement: Qui devance; mais : Qui les devance. Or, est-ce en dépassant qu’il chante, ou en chantant qu’il dépasse? Mais, soit qu’il chante en dépassant, ou qu’il dépasse en chantant, c’est le cantique de celui qui devance que nous avons chanté tout à l’heure. C’est à Dieu, que nous chantons, de voir si nous sommes de ceux qui s’avancent. Mais si l’homme qui progresse a chanté, qu’il se réjouisse d’être ce qu’il a chanté. Si tel autre qui a chanté demeure encore attaché à la terre, qu’il désire être un jour ce qu’il vient de chanter, Car cet homme que l’on appelle: Devançant les autres, devance en effet ceux qui demeurent fixés à la terre, courbés vers les choses du monde dont s’occupent leurs pensées, et qui n’ont d’espérance que dans les biens passagers. Lesquels a-t-il devancés, sinon ceux qui demeurent?
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Ps. XXXVIII, 1 ↩