4.
Nous ne nous effrayons pas de la vaine et stupide objection que nous font des adversaires aussi obstinés que jaloux : Donc, disent-ils, si le fils de Dieu a vraiment éprouvé ces affections de l’âme, il a subi la loi de la nécessité. La réponse est facile : Oui, puisqu’il a été pris, flagellé, crucifié, mis à mort ; et cependant, si on veut juger sans parti pris, on comprendra qu’il a éprouvé ces souffrances, c’est-à-dire ces affections, volontairement, quoique réellement, comme il a subi les douleurs de son corps par l’effet de la même volonté libre et sans y être nullement obligé. Chez nous, ni la mort ni la naissance ne sont volontaires , comme cela se devait, et cependant ont été très réelles. Comme donc le mot de nécessité n'empêche ni nous ni nos adversaires de croire à la' réalité de la passion, par laquelle le Christ a prouvé qu'il a un corps; de même ce mot de nécessité ne nous empêchera pas davantage de croire à la réalité des affections qui. nous démontrent qu'il a une âme. Il ne doit pas non plus détourner ces hérétiques d'embrasser la foi catholique, s'ils ne sont misérablement retenus par la honte d'abandonner une op' ion qu'ils ont longtemps et témérairement défendue, malgré sa fausseté.