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De la foi et des oeuvres
CHAPITRE XXIII. MAUVAISE INTERPRÉTATION. — LE MOT JUGEMENT DANS L'ÉCRITURE.
42.
Si le passage que nous venons de citer ne permet guère à ceux qui veulent croire en Dieu sans interrompre leurs désordres, de compter sur un sort heureux, ils doivent trouver plus menaçant encore celui où l'Apôtre dit : « Ceux qui ont péché sans la loi seront punis sans la loi : ceux qui ont péché sous la loi seront jugés d'après la loi 1. » On croirait que ces deux expressions « être punis » et « être jugés » sont différentes : cependant elles sont rigoureusement synonymes. Dans le langage ordinaire de l'Ecriture le mot jugement signifie damnation éternelle : c'est dans ce sens que l'emploie Notre-Seigneur : « Le moment viendra où ceux qui sont dans le tombeau entendront la voix: du Fils de Dieu; et ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie éternelle ; ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour être jugés 2, » ou condamnés. Et ici on ne parle pas de ceux qui ont eu la foi ou qui ont été incrédules : il n'est question que de ceux qui ont fait le bien et de ceux qui ont fait le mal. Car la vie honnête est inséparable de la foi agissant par la charité, ou plutôt elle y est renfermée tout entière. Il est donc clair que par « résurrection suivie du jugement, 3» le Seigneur entend la résurrection suivie de la damnation éternelle. Car il range en deux classes tous ceux qui ressusciteront, sans excepter les incrédules qui eux aussi sont dans le tombeau, en déclarant que les uns ressusciteront pour la vie éternelle; les autres pour être jugés.
43.
Soutiendra-t-on que ce passage ne désigne pas les incrédules, mais les croyants que leur foi sauvera à travers les flammes, malgré leur vie criminelle, et qu'il faut entendre par le terme de jugement la peine passagère à laquelle ils seront condamnés ? Ce langage serait bien impudent après que le Seigneur a partagé tous ceux qui ressusciteront, sans excepter les incrédules, en deux classes distinguées par les termes de « vie » et de « jugement: » il désignait donc implicitement la vie et le jugement éternels, d'autant plus qu'il ne qualifie pas d'éternelle la vie à laquelle ressusciteront les bons, bien qu'on ne puisse attacher un autre sens à son expression. Mais que répondra-t-on à ce passage : « Celui qui ne croit pas est déjà jugez?» Ici en effet on est dans l'alternative ou de reconnaître que le jugement implique la damnation éternelle, ou d'admettre hardiment que les incrédules eux-mêmes s'échapperont a travers le feu, le mot jugé, dans ce passage, signifiant destiné au jugement: « Celui qui ne croit pas est déjà jugé. » A ce titre, on ne promettrait pas une faveur merveilleuse aux croyants qui vivent dans le mal, puisque les incrédules aussi auraient à subir un jugement plutôt qu'une condamnation. N'est-on pas assez hardi pour tenir ce tangage ? Qu'on n'ait plus alors la hardiesse de flat ter d'une douce espérance ceux dont il a été dit: « Ils seront jugés au nom de la loi ;» car il est incontestable que le mot jugement est d'ordinaire synonyme de damnation éternelle.
Ajouterai-je que ceux qui pèchent sciemment sont menacés un sort bien plus rigoureux, loin d'avoir à espérer un traitement plus doux Ces pécheurs sont principalement ceux qui ont admis la loi. Car, selon qu'il est écrit, « Où il n'y a point de loi, il n'y a point de transgression 4 ; » et ailleurs : « Je n'aurais point connu la convoitise, si la loi ne m'eût dit : Tu ne convoiteras point. Ainsi l'habitude vicieuse prenant occasion du précepte a fait naître en moi toutes sortes de mauvais désirs 5. » J'omets une foule de passages où l'Apôtre traite ce point de doctrine. Cette accusation est plus grave, mais elle tombe, sous l'influence de la grâce du Saint-Esprit, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ : la grâce, en effet, se répandant par la charité au fond de nos coeurs, nous inspire pour la justice un amour capable d'arrêter les entraînements de la concupiscence. C'est la preuve évidente que « ceux qui seront jugés d'après la loi sous l'empire de laquelle ils ont péché » subiront un châtiment plus sévère et plus rigoureux que ceux qui, ayant péché en dehors de la loi, seront condamnés en dehors de la loi : le mot jugement ne désigne donc pas dans cet endroit un supplice passager, mais la peine même qui sera décernée contre les incrédules.
44.
En effet s'appuyant sur ce passage: « Ceux qui ont péché en dehors de la loi, seront jugés en dehors de la loi ; ceux qui ont péché sous l'empire de la loi seront jugés d'après la loi, » pour entretenir dans les fidèles, attachés à une vie déréglée, l'espoir de se sauver à travers les flammes, comme s'il était question ici qu'au lieu de périr, ils seront purifiés par le feu, on n'a oublié qu'un point: c'est que l'Apôtre, parlant à la fois aux Juifs et aux Gentils, avait en vue les pécheurs soumis à la loi ou étrangers à ses prescriptions . Il voulait prouver aux uns et aux autres que la grâce de Jésus-Christ était la condition indispensable de leur salut, vérité capitale qui fait le fond de la lettre aux Romains. Qu'on n'hésite donc pas à promettre aux Juifs prévaricateurs qui vivent sous l'empire de la loi et qui « seront jugés d'après la loi,» que le feu les purifiera sans la grâce de Jésus-Christ parce qu'ils « seront jugés d'après la loi. » N'ose-t-on aller jusque-là dans la crainte de se contredire et de nier, après l'avoir reconnue,. l'accusation accablante d'incrédulité qui pèse sur les Juifs ? Pourquoi alors appliquer aux fidèles et aux incrédules et ramener à une question de foi en Jésus-Christ un passage relatif à ceux qui ont péché sans la Loi ou avec la Loi, et inspiré à propos des Juifs et des Gentils, dans l'unique but de les attirer à la grâce de Jésus-Christ ?
On n'a pas dit en effet : ceux qui ont péché, n'étant pas sous l’empire de la foi, seront condamnés au nom de la foi : non, il ne s'agit que de la Loi, et delà il ressort évidemment que toute la question roule sur la discussion qui se débattait alors entre les Juifs et les Gentils, et qu'elle, n'a aucun rapport au bons et aux mauvais chrétiens.
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Vom Glauben und von den Werken (BKV)
23. Kapitel: Beim Jüngsten Gericht wird es bloß zwei Arten von Menschen geben: Verdammte und Heilige; unter den ersteren werden sich in gleicher Weise Gläubige und Ungläubige befinden, ja die verdammten Gläubigen werden wegen der von ihnen mißbrauchten Gnade noch strenger bestraft werden
42. Man darf aber nun keineswegs dieser eben angeführten Schriftstelle zufolge denen, die zwar an Gott glauben, aber trotzdem in ihren verderbten Sitten beharren wollen, ein milderes Los in Aussicht stellen; und noch viel weniger darf man dies nach den Worten des Apostels [Paulus]: „Die ohne das Gesetz gesündigt haben, gehen ohne das Gesetz zugrunde; die aber im Gesetze gesündigt haben, die werden durch das Gesetz auch gerichtet werden1 .“ Denn an dieser Stelle besteht kein Unterschied zwischen „zugrundegehen“ und „gerichtet werden“, sondern es ist nur mit zwei Ausdrücken ein und dieselbe Sache bezeichnet. In der Heiligen Schrift pflegt nämlich das Wort „Gericht“ auch als gleichbedeutend mit dem Ausdruck „ewige Verdammnis“ gebraucht zu werden. So sagt z.B. der Herr im Evangelium: „Es wird die Stunde kommen, wo alle, die in den Gräbern liegen, seine Stimme hören werden; die nun, die Gutes getan haben, werden hervorgehen zur Auferstehung des Lebens, die aber Böses getan haben, zur Auferstehung des Gerichtes2 .“ Es heißt da aber nicht: „die geglaubt haben“ oder „die nicht geglaubt haben“, sondern es heißt: „diejenigen, S. 373die Gutes getan haben“ und „die Böses getan haben“. Denn ein gutes Leben ist ja an sich schon unzertrennlich von einem durch die Liebe wirksamen Glauben3 . Denn ein solcher Glaube ist ja selbst schon das gute Leben. Wir sehen daher, daß der Herr den Ausdruck „Auferstehung des Gerichtes“ für „Auferstehung der ewigen Verdammnis“ gebraucht hat. Denn alle, die auferstehen werden, und dazu gehören doch wohl auch die ganz Ungläubigen, da sie ja gleichfalls in den Gräbern ruhen, hat er in zwei Gruppen eingeteilt, indem er erklärte, die einen würden zur Auferstehung des Lebens, die andern aber zur Auferstehung des Gerichtes auferstehen.
43. Aber, sagen sie, unter den Letzteren seien eben nicht die ganz Ungläubigen zu verstehen, sondern jene, die durch Feuer gerettet werden; denn diese haben wenigstens geglaubt, wenn sie auch schlecht gelebt haben. Und darum, sagen sie, sei nur deren vorübergehende Strafe mit dem Ausdruck „Gericht“ bezeichnet. Aber diese Erklärung ist höchst unverschämt; denn der Herr teilt durchaus alle, die auferstehen werden und darunter ohne Zweifel auch die Ungläubigen, in zwei Gruppen: in solche, die des Lebens und in solche, die des Gerichtes teilhaftig werden und dabei will er, wenn er es auch nicht ausdrücklich hinzufügt, das Gericht geradeso aufgefaßt wissen, wie das Leben4 . Sagt er ja doch auch nicht [ausdrücklich]: „zur Auferstehung des ewigen Lebens“, wenn er es gleich nicht anders verstanden wissen will. Sie mögen aber zusehen, was sie auf das Wort des Herrn antworten: „Wer nicht glaubt, der ist schon gerichtet5 .“ Denn hier müssen sie ohne Zweifel annehmen, daß der Ausdruck „Gericht“ für „ewige Strafe“ gebraucht ist, oder sie müssen es wagen, auch den Ungläubigen die Rettung durch Feuer zu versprechen. Denn da der Herr sagt: „Wer nicht glaubt, der ist schon gerichtet,“ d.h. für das Gericht bestimmt, so S. 374können sie doch das Gericht nicht den schlecht lebenden Gläubigen gleichsam als große Wohltat6 versprechen, da ja auch die Ungläubigen nicht verdammt, sondern bloß gerichtet werden sollen7 . Wagen sie eine solche Behauptung aber nicht aufzustellen, dann sollten sie es auch nicht wagen, jenen, von denen es heißt: „sie werden durch das Gesetz gerichtet werden“, ein milderes Los zu versprechen; denn bekanntlich pflegt „Gericht“ auch für „ewige Verdammnis“ gesetzt zu werden.
Aber wir finden ja sogar, daß diejenigen, die wissentlich sündigen, sich nicht bloß in keiner besseren, sondern sogar in einer schlimmeren Lage befinden. Es gehören dazu aber vor allem diejenigen, die das Gesetz empfangen haben; denn wie geschrieben steht, gibt es keine Übertretung, wo es kein Gesetz gibt8 . Hierher gehört auch die Stelle: „Ich würde keine Begierlichkeit kennen, wenn nicht das Gesetz sagte: Du sollst keine Begierde haben. Sobald darum einmal die Gelegenheit [zur Sünde] vorhanden ist, bewirkt durch das Gebot die Sündlichkeit in mir alle Lust9 .“ Daneben gäbe es noch viele andere Stellen beim gleichen Apostel [Paulus]. Von dieser größeren Schuld befreit durch Jesus Christus, unsern Herrn, die Gnade des Heiligen Geistes, der die Liebe in unsere Herzen ausgießt10 und uns dadurch die Liebe zur Gerechtigkeit schenkt11 , damit so die ungemäßigte Begierlichkeit überwunden werde. Damit beschäftigt sich die Auffassung, daß diejenigen, von denen es heißt: „wer durch das Gesetz gesündigt hat, wird durch das Gesetz auch gerichtet werden12 “, nicht bloß nicht milder, sondern sogar noch strenger behandelt S. 375werden als diejenigen, die ohne Gesetz gesündigt haben und so auch ohne das Gesetz zugrunde gehen. Auch wird hier deren Gericht nicht eine bloß vorübergehende Strafe genannt, sondern es will als die nämliche Strafe aufgefaßt werden, wie die, mit der auch der Ungläubige gerichtet wird.
44. Diese Schriftstelle benützen diese Leute also dazu, um solchen Menschen, die zwar glauben, aber trotzdem ein ganz schlechtes Leben führen, das Heil durch Feuer zu versprechen, und sie verkünden ihnen: „Die ohne das Gesetz gesündigt haben, werden ohne das Gesetz zugrunde gehen, die aber im Gesetz gesündigt haben, werden durch das Gesetz gerichtet werden13 “, gerade als ob es hieße: „Sie werden nicht zugrunde gehen, sondern durch Feuer gerettet werden.“ Sie vermochten dabei aber nicht zu beachten, daß der Apostel wohl von solchen Leuten sprach, die ohne Gesetz oder die im Gesetz gesündigt haben, daß er sich aber dabei über den Unterschied zwischen Heiden und Juden äußerte und zeigen wollte, daß nicht bloß den Heiden, sondern beiden [den Juden und den Heiden] zu ihrer Befreiung die Gnade Christi notwendig sei. Das zeigt ja der ganze Römerbrief deutlich. Also auch den Juden, die im Gesetze sündigten und von denen es heißt, „sie werden durch das Gesetz gerichtet werden“, wenn sie nicht die Gnade Christi befreit, sollen sie immerhin die Rettung durch Feuer versprechen, da es von ihnen heißt: „sie werden durchs Gesetz gerichtet werden“. Tun sie das nicht, dann sollen sie sich hüten, daß sich gegen sie nicht Leute erheben mit der Behauptung, sie [meine Gegner] hätten sich in die schwere Sünde des Unglaubens verstrickt, da sie in einer den christlichen Glauben betreffenden Sache auf Gläubige und Ungläubige das übertrugen, was doch bloß von denen, die ohne Gesetz und denen, die im Gesetz sündigten, gesagt wurde und wobei es sich bloß darum handelte, Juden und Heiden zur Gnade Christi einzuladen.
-
Röm. 2,12. ↩
-
Joh. 5,28ff. ↩
-
Gal. 5,6. ↩
-
Nämlich als ewigen Tod. ↩
-
Joh. 3,18. ↩
-
D.h. als bloß zeitliche, nicht ewig dauernde Strafe ↩
-
Was ja nach ihrer Ansicht als eine bloß zeitliche Strafe wesentlich von der ewigen Verdammnis verschieden ist. ↩
-
Röm. 4,15. ↩
-
Ebd. 7,7f. ↩
-
Ebd. 5,5. ↩
-
Eine andere Lesart bietet delectationem für dilectionem. ↩
-
Röm. 2,12. ↩
-
Röm. 2,12. ↩