• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works Augustine of Hippo (354-430) De ce qui est bien dans le mariage

CHAPITRE XXIV. TROIS SORTES D'AVANTAGES DANS LE MARIAGE DES CHRÉTIENS.

32. Parmi toutes les nations et aux yeux de tous les hommes, le désir d'une postérité et la fidélité conjugale impriment au mariage un caractère de bonté réelle. Chez les chrétiens, il faut y ajouter la sainteté du sacrement qui défend à une épouse répudiée de convoler à de nouvelles noces, pendant la vie de son premier mari, lors même qu'elle n'aspirerait à un nouveau mariage que dans le but d'avoir des enfants. Ce but, en effet, est le seul que l'on doive se proposer dans le mariage. Supposé qu'il ne puisse être obtenu, le lien nuptial n'est pas brisé pour ce seul motif, il ne peut l'être que par la mort de l'un des deux époux. On ordonne un clerc pour diriger une réunion de fidèles ; supposé que cette réunion n'ait pas lieu, le sacrement de l'ordre reste validement conféré. Bien plus, lors même qu'en punition de quelque faute ce clerc mériterait d'être interdit des fonctions de son ordre, il conserve toujours le caractère du sacrement et il le portera au jugement dernier.

Que la génération soit le but du mariage, c'est ce qui résulte de ces paroles de l'Apôtre : « Je veux que les jeunes veuves se marient»; puis supposant qu'on lui demande pourquoi, il continue : « Afin de créer des enfants et de devenir mères de famille1 ». Quant à la fidélité conjugale, il s'exprime ainsi : .« L'épouse n'a pas la puissance sur son propre corps, cette puissance appartient au mari ; de même l'époux n'a pas la puissance sur son propre corps, cette puissance appartient à la femme ». Parlant enfin de la sainteté du sacrement, il s'écrie : « Que l'épouse ne se sépare point de son mari ; si elle s'en sépare, qu'elle s'interdise tout nouveau mariage , ou qu'elle se réconcilie avec son époux. De même, que le mari ne renvoie point sa femme ». Tels sont donc les biens qui impriment au mariage tout autant de caractères de bonté : les enfants, la fidélité, le sacrement.

Toutefois, depuis Jésus-Christ, il est plus parfait de renoncer à cette postérité charnelle, de conserver la virginité perpétuelle et de n'avoir d'autre époux que Jésus-Christ; pourvu néanmoins que ce soit dans le dessein de fixer toutes ses pensées en Dieu, de ne chercher à plaire qu'à lui seul2, en d'autres termes, de chercher constamment à ne pratiquer pas moins l'obéissance que la continence. Cette obéissance a été la vertu radicale, et comme la vertu mère des saints patriarches. Quant à la continence elle n'était en eux que comme habitude de l'âme. Or, je dis que cette obéissance qui les rendait justes et saints, qui les disposait à toute sorte de bonnes oeuvres, les eût aussi rendus et conservés vierges, s'il leur avait été prescrit de s'interdire tout commerce avec une femme. En effet, admettez un ordre ou un conseil qui les appelle à la virginité, ne leur était-il pas plus facile d'y répondre que de se montrer prêts, par obéissance, à immoler le seul enfant qui avait été le but de leur mariage?


  1. I Tim, V, 14.  ↩

  2. I Cor. VII, 4, 10, 11, 32. ↩

pattern
  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Download
  • docxDOCX (48.88 kB)
  • epubEPUB (38.02 kB)
  • pdfPDF (133.82 kB)
  • rtfRTF (104.55 kB)
Translations of this Work
De ce qui est bien dans le mariage

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy