CHAPITRE XVII. L'APOTRE CONDAMNE-T-IL LE MARIAGE
17. Les réflexions précédentes suffisent pour mettre le lecteur en garde contre ceux- qui calomnient le mariage et veulent en trouver la condamnation indirecte dans cette maxime : « Ils éprouveront la tribulation de la chair, mais moi je vous épargne ». Doit-on regarder ces dernières paroles comme une condamnation ? En voulant les épargner; ne se blesserait-il pas lui-même , car il y aurait mensonge dans les paroles suivantes : «En te mariant tu n'as point péché, et si une vierge se marie elle ne pèche pas ? » Voir dans la sainte Ecriture, ou chercher à y voir un mensonge, n'est-ce pas se frayer une voie pour s'autoriser à mentir, ou pour soutenir une opinion condamnable, dès que l’on veut se livrer à l'erreur ? Si pour les confondre, vous leur alléguez un passage évident des Saints Livres, aussitôt ils s'emparent de cette idée, pour se défendre contre la vérité et s'exposer, sans protection aucune, à tous les coups du démon; ils prétendent que l'auteur du livre n'a pas dit vrai, soit pour avoir voulu épargner les faibles, soit pour avoir cherché à effrayer les rebelles. De cette manière ils trouvent toujours le moyen de défendre la doctrine la plus perverse. Corriger leur opinion, ils s'en gardent bien; ils préfèrent la soutenir, dussent-ils ne négliger aucun subterfuge pour annuler l'autorité de la sainte Ecriture, qui seule est capable de briser les fronts les plus orgueilleux et les plus insensibles.