3.
Voici donc les paroles de- l'Apôtre, du docteur des peuples, du vase d'élection, saint Paul: « Je dis à celles qui ne sont pas mariées et aux vierges, qu'il leur est bon de persévérer dans cet état, comme j'y persévère moi-même ». Ce serait une erreur de conclure de ce texte que les veuves, parce qu'elles ont été mariées, ne peuvent pas être comprises dans ce mot « innuptis celles qui ne sont pas mariées », car dans son acception véritable ce mot, désigne toute personne qui actuellement n'est pas engagée dans les liens du mariage, lors même qu'elle l'aurait été précédemment. C'est ce que prouve cet autre passage : « Le coeur de la femme est partagé; il n'en est pas ainsi de celle qui n'est pas mariée et de la vierge ». En mettant une distinction entre la femme qui n'est pas mariée et la vierge, il est clair que l'Apôtre entend parler de la veuve. Voyez plutôt comme par une seule expression il embrasse à la fois ces deux professions : « Celle qui n'est pas mariée s'occupe uniquement des choses du Seigneur, de ce qui peut lui « plaire; tandis que celle qui est mariée cherche ce qui est du monde et ce qui peut plaire à son mari1 ». il est évident qu'il n'est pas seulement parlé ici de celle qui ne s'est jamais mariée, mais aussi de celle que la viduité a délivrée des liens du mariage. Par la même raison, quand saint Paul parle d'une femme mariée, il désigne celle qui a un mari et non pas celle qui en a eu un. Toute veuve est une personne non mariée, mais toute personne non mariée n'est pas veuve pour cela , car il y a des vierges; et les unes et les autres sont désignées dans ces paroles : « Je dis à celles qui ne sont pas mariées et aux veuves ». C'est comme s'il eût ainsi formulé sa pensée : En parlant de celles qui ne sont pas mariées , je ne veux pas désigner uniquement les vierges, mais aussi celles qui sont veuves, et je leur dis à toutes « qu'il leur est bon de persévérer « dans cet état comme je le fais moi-même ».2