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Works Augustine of Hippo (354-430) De opere et eleemosynis Du travail des Moines

CHAPITRE XIX.LE TRAVAIL DE SAINT PAUL ÉTAIT VRAIMENT UN TRAVAIL MANUEL.

22. Le même passage nous apprend encore quel métier exerçait l'Apôtre. « Après cela, est-il dit, Paul étant parti d'Athènes, vint à Corinthe. Et ayant trouvé un juif nommé Aquilas, originaire du Pont, qui était nouvellement venu d'Italie avec Priscille, sa femme, parce que l'empereur Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome, il se joignit à eux. Et parce que leur métier était de faire des tentes, et que c'était aussi le sien, il demeurait chez eux et y travaillait1 ».

Car si nos contradicteurs essaient d'entendre ce texte dans un sens allégorique, ils font voir où en sont leurs progrès dans les lettres ecclésiastiques, qu'ils se vantent pourtant d'étudier.

Au reste, qu'ils se rappellent les textes déjà cités. « Seuls, Barnabé et moi, n'aurions-nous pas le pouvoir de ne pas travailler2?» Mais, ajoute-t-il, « nous n'avons pas usé de ce pouvoir3 ». Ainsi encore : « Nous pouvions vous être à charge comme les Apôtres de Jésus-Christ4 », mais au contraire, dit-il, « nous avons travaillé jour et nuit pour n'être à charge à aucun de vous5 ». — Ainsi, enfin « Le Seigneur a réglé que ceux qui annoncent l'Evangile , vivraient de l'Evangile ; mais moi , je n'ai usé d'aucun de ces droits6 ».

Ces textes et les autres semblables, nos adversaires n'ont qu'à les expliquer encore à contre-sens; ou bien, s'ils sont vaincus par l'éclat tout-puissant de la lumière et de la vérité, ils n'ont plus qu'à les comprendre et à obéir; ou, enfin, si la force ou. la volonté leur manque pour s'y soumettre, ils ont à reconnaître du moins qu'avec cette volonté on vaut mieux, qu'avec cette force on est plus heureux qu'eux-mêmes.

En effet, alléguer contre la loi de véritables infirmités corporelles ou même en prétexter d'imaginaires, ce n'est pas s'abuser ou abuser les autres jusqu'au point de faire croire que la perfection dans les religieux sera d'autant plus grande, que la paresse règnera chez eux davantage , après qu'on aura trompé leur simplicité. Oui, traitons humainement celui qui éprouve une véritable faiblesse de corps; abandonnons à la justice de Dieu celui qui la met en avant, sans pouvoir être convaincu de mensonge; mais disons que du moins ni, l'un ni l'autre n'accrédite une règle pernicieuse. En effet, dans le premier cas, le loyal serviteur de Dieu se met au service de son frère véritablement infirme; dans le second cas, placé en face du menteur, ou bien il le croit, parce qu'il ne le regarde pas comme un pervers, mais il n'imite point pourtant sa perversité; ou bien il ne le croit pas et le juge un trompeur, et alors il ne l'imite pas davantage. Vienne, au contraire, un frère qui dise : « Voici la vraie perfection; c'est de ne faire aucun ouvrage corporel, à l'imitation des oiseaux du ciel, et quiconque travaille de ses mains agit contre l'Evangile ». Tout individu faible d'esprit qui écoute et qui croit de telles maximes, est bien à plaindre, non pas comme fainéant dès lors, mais comme indignement trompé.


  1. Act. XVIII, 1-4.  ↩

  2. I Cor. IX, 6.  ↩

  3. Ibid. 12.  ↩

  4. I Thess. II, 7.  ↩

  5. I Thess. III, 8.  ↩

  6. I Cor. IX, 14, 15. ↩

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