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Against the Epistle of Manichaeus Called Fundamental
Chapter 33.--Every Nature, as Nature, is Good.
36.But the consideration we wish most to urge is the truth of the Catholic doctrine, if they can understand it, that God is the author of all natures. I urged this before when I said, I join with you in your condemnation of destructiveness, of blindness, of dense muddiness, of terrific violence, of perishableness, of the ferocity of the princes, and so on; join with me in commending form, classification, arrangement, harmony, unity of structure, symmetry and correspondence of members, provision for vital breath and nourishment, wholesome adaptation, regulation and control by the mind, and the subjection of the bodies, and the assimilation and agreement of parts in the natures, both those inhabiting and those inhabited, and all the other things of the same kind. From this, if they would only think honestly, they would understand that it implies a mixture of good and evil, even in the region where they suppose evil to be alone and in perfection: so that if the evils mentioned were taken away, the good things will remain, without anything to detract from the commendation given to them; whereas, if the good things are taken away, no nature is left. From this every one sees, who can see, that every nature, as far as it is nature, is good; since in one and the same thing in which I found something to praise, and he found something to blame, if the good things are taken away, no nature will remain; but if the disagreeable things are taken away, the nature will remain unimpaired. Take from waters their thickness and muddiness, and pure clear water remains; take from them the consistence of their parts, and no water will be left. If then, after the evil is removed, the nature remains in a purer state, and does not remain at all when the good is taken away, it must be the good which makes the nature of the thing in which it is, while the evil is not nature, but contrary to nature. Take from the winds their terribleness and excessive force, with which you find fault, you can conceive of winds as gentle and mild; take from them the similarity of their parts which gives them continuity of substance, and the unity essential to material existence, and no nature remains to be conceived of. It would be tedious to go through all the cases; but all who consider the subject free from party spirit must see that in their list of natures the disagreeable things mentioned are additions to the nature; and when they are removed, the natures remain better than before. This shows that the natures, as far as they are natures, are good; for when you take from them the good instead of the evil, no natures remain. And attend, you who wish to arrive at a correct judgment, to what is said of the fierce prince himself. If you take away his ferocity, see how many excellent things will remain; his material frame, the symmetry of the members on one side with those on the other, the unity of his form, the settled continuity of his parts, the orderly adjustment of the mind as ruling and animating, and the body as subject and animated. The removal of these things, and of others I may have omitted to mention, will leave no nature remaining.
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Réfutation de l'épître manichéenne appelée Fondamentale
CHAPITRE XXXIII. TOUTE NATURE, COMME TELLE, EST BONNE.
36. Mais, s'il est possible, rendons encore plus évident à leurs yeux ce principe proclamé par l'Eglise catholique, que Dieu est l'auteur de toutes les natures. C'est dans ce sens que je disais plus haut : Je blâme avec vous la peste, l'aveuglement, la fange repoussante, la véhémence horrible, la corruptibilité, la cruauté des princes et autres choses de même genre; louez avec moi l'espèce, la distinction, l'arrangement, la paix, l'unité des formes, l'harmonie des membres, la respiration et les organes vitaux, la santé, la modération de l'âme, la dépendance du corps, la ressemblance et la concorde des parties dans chacune des natures qui habitaient ou qui étaient habitées, et autres choses semblables. Pourvu qu'ils ne s'obstinent pas dans leur aveuglement, cela suffit pour leur faire comprendre que les biens et les maux sont mêlés même dans cette terre qu'ils s'étaient habitués à regarder comme étant le mal suprême. Faites disparaître les maux que nous avons énumérés, il ne restera plus que les biens qui ont mérité notre admiration la plus absolue. Au contraire, faites disparaître ces biens et vous détruisez la nature elle-même. Dès lors, quiconque a des yeux pour voir, doit conclure que toute nature, en tant que nature, est bonne par elle-même. La preuve en est, que si dans ce que je louais et dans ce que je blâmais, vous enlevez ce qu'il y a de bien, la nature elle-même y disparaît nécessairement. D'un autre côté, si on enlève ce qu'il y a de mal, la nature seule reste dans toute son incorruptibilité. Faites que ces eaux cessent d'être fangeuses et troubles, et elles resteront pures et tranquilles : enlevez de d'eau l'union des parties, ce ne sera plus de l'eau que vous aurez. Si donc la disparition du mal laisse la nature plus parfaite, tandis que la disparition du bien anéantit la nature elle-même; on doit conclure que c'est le bien même qui constitue la nature, tandis que le mal, loin d'être la nature, est directement contraire à la nature. Enlevez aux vents cette horreur et cette impétuosité qui vous déplaît, vous n'aurez plus que des vents doux et modérés; brisez dans les vents la similitude des parties qui établit en eux l'unité et la paix, aussitôt disparaissent tous les éléments nécessaires pour constituer une nature distincte. L'énumération serait trop longue. Constatons seulement que si les natures dont on nous parle ne soulèvent en nous aucun attrait, c'est qu'elles ont été mêlées à certains accidents qui nous déplaisent; enlevons ces accidents et les natures nous apparaissent meilleures. Elles sont donc bonnes en elles-mêmes et comme natures, puisque si vous enlevez ce qu'elles ont de bon, vous détruisez la nature elle-même. Puisque vous voulez raisonner, considérez même celui que vous appelez le prince du mal; dépouillez-le du mal qui est en lui et voyez combien de brillantes qualités lui restent : l'union du corps, l'harmonie des membres, l'unité de la forme, la contexture facile des parties, l'âme puissante et maîtresse, un corps bien organisé et recevant la vie comme récompense de sa soumission à la direction de l'âme. Il suffit que ces qualités et d'autres encore que je n'ai point énumérées, disparaissent, pour que la nature soit anéantie tout entière.