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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
10.
Quod si istis displicet, aperte se fateantur idolorum vel daemoniorum esse cultores, quod quidem ignoranter essent eo ipso solo, quod essent haeretici. De talibus enim dixit apostolus: Quia in novissimis temporibus recedent quidam a fide, intendentes spiritibus seductoribus, doctrinis daemoniorum in hypocrisi mendaciloquorum. Qui enim nisi daemones, quibus est amica fallacia, istis persuaderent, quod Christus fallaciter passus, fallaciter mortuus sit, fallaciter cicatrices ostenderit, id est non vere passus nec vere mortuus sit nec illae verae fuerint ex veris vulneribus cicatrices? p. 411,4 Quae sunt evidentiores doctrinae mendaciloquorum daemoniorum quam istae, quibus persuadetur filium dei, id est ipsam veritatem esse mendacem? Sed isti in doctrina sua habent et apertam non quidem daemoniorum, sed tamen creaturae culturam, quam damnat apostolus dicens: Et coluerunt et servierunt creaturae potius quam creatori.
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE X. LES MANICHÉENS SONT IDOLÂTRES.
Si ceci blesse les Manichéens, qu'ils se déclarent franchement adorateurs des idoles ou des démons: ce qu'ils sont, sans s'en douter, par cela même qu'ils sont hérétiques. Car c'est de telles gens que l'Apôtre a dit, «que dans les derniers temps quelques-uns abandonneront la foi, s'attachant à des esprits séducteurs, à des doctrines de démons, sous le langage menteur de l'hypocrisie[^1] ». Qui, en effet, sinon les démons, amis du mensonge, persuaderait à ces hommes que le Christ a faussement souffert, est faussement mort, a montré faussement des cicatrices, c'est-à-dire qu'il n'a pas vraiment souffert, qu'il n'est pas vraiment mort, et que ses cicatrices n'étaient pas de vraies cicatrices ? Quelles doctrines portent plus évidemment le, signe des démons menteurs, que celles qui cherchent à persuader que le Fils de Dieu, c'est-à-dire la vérité même, est un imposteur ? Mais dans la doctrine de ces hérétiques se retrouve clairement le culte, sinon des démons, du moins de la créature, lequel est condamné par l'Apôtre qui nous dit : « Ils ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur[^2]. »
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I Tim. IV, 1, 2.
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Rom. I, 25.