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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
1.
Faustus dixit: Ergo magia erat, quod visus ac passus est, si natus non est. Eadem in te vicissim argumentatio retorquetur, ut magia et illud fuerit, quod utero portatus aut quod editus sit, si seminatus non fuit. p. 743,18 Extra legem naturae esse constat virginem peperisse multoque magis inventam etiam post partum virginem. Quare ergo et hoc praeter naturam non vis ut contigerit, pati eum potuisse volentem sine sorte nativitatis? Mihi crede: quantum ad rem attinet, utrique in hoc naturae contraria profitemur, sed hoc interest, quod nos honeste, vos turpiter; nos passionis eius rationem aliquam reddimus et probabilem, vos nativitatis aut nullam praestatis aut falsam; denique nos specie tenus passum confitemur nec vere mortuum, vos pro certo puerperium fuisse creditis et utero muliebri portatum. p. 744,3 Aut si non ita est, fatemini et vos, quia hoc etiam imaginarie sit factum, ut videretur natus, et omnis nobis erit profligata contentio. Nam illud quidem, quod saepe affirmare soletis necessario eum esse natum, quia alias hominibus videri aut loqui non posset, ridiculum est, cum multotiens, ut iam probatum a nostris est, angeli et visi hominibus et locuti esse monstrentur.
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE PREMIER. FRUSTE OBJECTE QUE LA NAISSANCE DU CHRIST N'A ÉTÉ QU'APPARENTE ET EFFET DE MAGIE.
Fauste. S'il a été vu et s'il a souffert sans être né, c'était donc magie. — On te rétorque l'argument: S'il a été dans le sein d'une femme et qu'il ait été mis au monde, sans avoir un homme pour père, c'était donc magie. Il est certain qu'il est en dehors des lois de la nature qu'une vierge enfante, et bien plus encore qu'elle reste vierge après avoir enfanté. Pourquoi donc ne veux-tu pas que, en dehors des lois de la nature, il ait pu souffrir volontairement sans être né ? Crois-moi : au fond, nous admettons, les uns et les autres, des faits contraires à la nature ; avec cette différence que les nôtres sont honnêtes, et les vôtres honteux ; que nous trouvons une raison à la passion du Christ, et une raison probable, tandis que vous n'en présentez qu'une fausse, ou même aucune, pour sa naissance; enfin que nous professons qu'il n'a souffert qu'en apparence et qu'il n'est point vraiment mort, tandis que vous tenez pour certain qu'il a été enfanté et porté dans le sein d'une femme. Si cela n'est pas, convenez donc aussi que, là, tout a été imaginaire, qu'il n'est né qu'en apparence, et il n'y aura plus de débat entre nous. Car ce que vous répétez sans cesse, qu'il a nécessairement dû naître, puisqu'autrement il n'aurait pu être vu ni parler avec les hommes, est une chose ridicule, quand il est constant, comme les nôtres l'ont démontré, que bien des fois les anges se sont montrés aux hommes et se sont entretenus avec eux.