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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

3.

Hoc autem, quod adversus impietatem vestram ex apostoli Pauli epistula profertur, filium dei ex semine David esse secundum carnem, omnes codices et novi et veteres habent, omnes ecclesiae legunt, omnes linguae consentiunt. Exuimini ergo pallio fallaciae, quo Faustus indutus, cum sibi proposuisset tamquam interrogantem et dicentem: Accipis apostolum Paulum? respondit: Et maxime. Cur enim non potius respondit: Et minime! nisi quia fallax aliud quam id, quod falsum erat, respondere non potuit? Quid enim accepit apostoli Pauli? Non primum hominem, quem ille dicit de terra terrenum, de quo item dicit: Factus est primus homo Adam in animam viventem; p. 316,20 ille autem adnuntiat nescio quem primum hominem nec de terra terrenum nec factum in animam viventem, sed de substantia dei id ipsum exsistentem quod deus est, membra sua vel vestimenta sua vel arma sua, id est quinque elementa cum et ipsa nihil aliud essent quam substantia dei, in tenebrarum gente mersisse, ut inquinata caperentur. Non secundum hominem, quem Paulus dicit de caelo, quem dicit etiam novissimum Adam ‹factum› in spiritum vivificantem, quem dicit factum ex semine David secundum carnem, factum ex muliere, factum sub lege, ut eos, qui sub lege erant, redimeret, p. 317,1 de quo ad Timotheum dicit: Memor esto Christum Iesum resurrexisse a mortuis ex semine David secundum evangelium meum, in cuius exemplo etiam resurrectionem nostram praedicat dicens: Tradidi enim vobis in primis, quod et accepi[stis], quia Christus mortuus est pro peccatis nostris secundum scripturas; et quia sepultus est et quia resurrexit tertia die secundum scripturas, et paulo post infert, quare hoc dixerit: Si autem Christus praedicatur, quia resurrexit a mortuis, quomodo dicunt quidam in vobis, quia resurrectio mortuorum non est? Iste autem, qui interrogatus, utrum accipiat apostolum Paulum, respondet: Et maxime, haec omnia negat; nec Iesum ex semine David vult accipere nec factum ex muliere, quam, non quod fuerit vel concumbendo vel pariendo corrupta, mulierem Paulus appellat sed more scripturarum loquitur, quae ipsum sexum sic appellare consueverunt, sicut in genesi de Eva scriptum est: Formavit eam in mulierem, cum commixta viro non fuisset; p. 317,19 nec ipsam mortem Christi et sepulturam et resurrectionem accipit, quandoquidem Christum dicit nec mortale corpus habuisse, ubi illa vera mors esset, nec illas cicatrices veras fuisse, quas post resurrectionem discipulis ostendit, cum eis, quod et Paulus commemorat, vivus apparuit; nec ipsam carnem nostram resurrecturam in corpus spiritale mutatam, sicut apertissime idem apostolus dicit: Seminatur corpus animale, surgit corpus spiritale, unde discernens inter corpus animale et spiritale contexit, quod iam commemoravi de primo Adam et novissimo Adam, deinde intulit: Hoc autem dico, fratres, quoniam caro et sanguis regnum dei possidere non possunt. p. 318,2 Et ne quisquam ipsam speciem carnis et ipsam substantiam non posse resurgere credidisset, exprimere volens, quid nunc appellaverit carnem et sanguinem, quia ipsam corruptionem intellegi voluit, quae tunc in resurrectione iustorum non erit, continuo contexuit: Neque corruptio incorruptelam possidebit. Et ne adhuc quisquam putaret non illud, quod sepultum fuerit, resurrecturum, sed tamquam alia tunica ponatur et alia melior accipiatur, volens apertissime declarare, quia hoc ipsum in melius commutabitur – sicut vestimenta Christi in monte non sunt posita et alia sumpta, sed ipsa, quae fuerant, in melius clarificata sunt – sequitur et contexit dicens: Ecce mysterium vobis dico: omnes quidem resurgemus, non tamen omnes immutabimur. p. 318,15 Et ne adhuc esset incertum, qui sint, qui immutabuntur: in atomo inquit in ictu oculi, in novissima tuba; canet enim tuba et mortui resurgent incorrupti et nos commutabimur. Adhuc forte dicant non secundum hoc mortale et corruptibile corpus nos in resurrectione commutari, sed secundum animam, cum apostolus hoc non proposuerit, unde diceret, sed de corpore ab ipsius quaestionis initio locutus fuerit, sicut ipsa eius indicat propositio: Sed dicet aliquis inquit quomodo resurgunt mortui? Quo autem corpore veniunt? Hic tamen consequenter tamquam digito ostendit, unde loqueretur, et subiecit dicens: Oportet enim corruptibile hoc induere incorruptelam et mortale hoc induere immortalitatem. p. 319,1 Haec ergo cum iste neget cumque ipsum deum, de quo Paulus dicit: Immortali, incorruptibili, soli deo honor et gloria; amen, iste corruptibilem praedicet, quandoquidem substantiam eius atque naturam et totam timuisse, ne a tenebrarum gente corrumperetur et ut ceterae consuleretur, ex parte corruptam detestanda et abominanda eorum fabula somniat, quid est quod etiam in hoc conatur fallere imperitos et in divinis scripturis minus eruditos, ut interrogatus, utrum accipiat apostolum Paulum, respondeat: maxime et inveniatur minime? *

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE III. NIER L'INCARNATION C'EST REJETER SAINT PAUL.

Ce passage de l'Epître de saint Paul, que nous opposons à votre doctrine impie, et selon lequel le Fils de Dieu est de la race de David selon la chair, se lit dans tous les exemplaires de toutes les langues, anciens et nouveaux, et dans toutes les églises. Jetez donc ce masque trompeur, sous lequel Fauste, se donnant un interlocuteur qui lui demande : Recevez-vous l'apôtre Paul, répond : Oui, je le reçois. Pourquoi ne pas dire : Non, sinon parce que sa fausseté ne pouvait donner qu'une réponse fausse ? Qu'admet-il de saint Paul ? Ce n'est pas le premier homme que cet Apôtre dit être terrestre et formé de la terre, et dont il dit ailleurs: « Adam le premier homme a été créé avec une âme vivante[^1] ». Fauste nous parle de je ne sais quel premier homme, non terrestre ni formé de la terre, ni créé avec une âme vivante, mais formé de la substance divine, Dieu lui-même, lequel unit ses membres, ou ses vêtements, ou ses armes, c'est-à-dire, les cinq éléments qui n'étaient autres que la substance divine, à la race des ténèbres, pour les enchaîner à la corruption. Ce qu'il reçoit de saint Paul, ce n'est pas non plus l'homme second que l'Apôtre dit être descendu du ciel, qu'il appelle le second Adam rempli d'un esprit vivificateur[^2], qu'il enseigne avoir été formé de la race de David selon la chair, formé de la femme, et assujéti à la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi a, dont il parle ainsi à Timothée : « Souvenez-vous que «Jésus-Christ, né de la race de David, est ressuscité d'entre les morts, selon l'Evangile que je prêché[^3]». C'est sur sa résurrection qu'il s'appuie pour annoncer la nôtre : « Je vous ai enseigné tout d'abord ce que j'avais moi-même reçu, savoir, que Jésus-Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures ; qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les mêmes Ecritures[^4]».Un peu plus loin il donne la raison de cet enseignement : « Puis donc qu'on vous a prêché que le Christ est ressuscité d'entre les morts, comment se trouve-t-il parmi vous des personnes qui osent dire que les morts ne ressuscitent point[^5] ? » Or, Fauste, qui vous répond de la manière la plus affirmative, lorsque vous lui demandez s'il reçoit l'apôtre saint Paul, Fauste nie tout cela ; il ne croit pas à Jésus issu de la race de David et formé d'une femme que l'Apôtre désigne ainsi, non pour laisser entendre qu'elle ait perdu sa pureté dans l'union charnelle ou l'enfantement, mais pour se conformer à l'usage des Ecritures qui donnent toujours le nom de femme à ce sexe, ainsi que le fait la Genèse en parlant d'Eve, avant qu'elle fût connue d'Adam. « Il en forma la femme[^6] ». Il n'admet ni la mort, ni la sépulture, ni la résurrection du Christ; il prétend qu'il n'eut jamais de corps mortel sujet à une mort véritable ; que ces cicatrices qu'il montra à ses disciples, lorsqu'il leur apparut plein de vie après sa résurrection, ainsi que le rapporte saint Paul, n'étaient que des cicatrices apparentes[^7]; que notre chair ne ressuscitera point, pour devenir un corps spirituel, comme l'enseigne le même Apôtre: «Il est mis en terre comme un corps animal, et il ressuscitera comme un corps spirituel ». Distinguant ensuite entre le corps animal et le corps spirituel, l'Apôtre expose ce que j'ai rapporté plus haut du premier et du second Adam. Puis il en infère : « Je vous dis ceci, mes frères, parce que la chair et le sang ne peuvent pas posséder le royaume de Dieu ». On eût pu croire que la forme ni la substance de la chair ne peuvent ressusciter; il explique alors ce qu'il entend par la chair et le sang, c'est-à-dire la corruption elle-même, dont la résurrection des justes sera exempte ; il le déclare immédiatement : « La corruption ne possédera point cet héritage incorruptible ». Et dans la crainte que quelqu'un ne vienne à penser que ce n'est pas le corps même confié à la terre qui ressuscitera, et que nous ne faisons, pour ainsi dire, que déposer un vêtement pour en recevoir un autre meilleur, il s'attache à démontrer clairement que le corps même sera transformé en un état plus glorieux, de même que sur le Thabor, le Christ ne déposa point ses vêtements pour en prendre d'autres, mais fit resplendir ceux qu'il portait d'une lumière céleste. « Voici », dit l'Apôtre, « un mystère que je vais vous dévoiler : nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changés ». Et pour ne laisser aucun doute sur ceux qui seront ainsi transformés : « En un moment », poursuit-il, « en un clin d'oeil, au son de la dernière trompette, car la trompette sonnera, tous les morts ressusciteront dans un état incorruptible, et nous serons changés ». On dira, peut-être, qu'à la résurrection, cette transformation s'opérera, non dans notre corps mortel et corruptible, mais dans notre âme. Mais l'Apôtre n'entendait pas ici parler de l'âme ; dès le début il montre qu'il est question du corps, car c'est ainsi qu'il entre en matière : « Mais, dira quelqu'un, comment les morts ressuscitent-ils? Quel sera le corps dans lequel ils reviendront ? » Il indique par là très-clairement ce dont il veut parler, et aussi il ajoute: « Il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l'incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l'immortalité[^8] ». Or, quand Fauste nie toutes ces vérités, quand il soumet à la corruption Dieu lui-même, dont Paul a dit : « Honneur et gloire à Dieu seul, qui est immortel et incorruptible[^9] », quand, selon les abominables et sacrilèges rêveries de la secte, il enseigne que Dieu a craint de voir sa substance et sa nature tout entière souillée par là race des ténèbres, et qu'il en a livré une partie à la corruption pour préserver l'autre, comment ose-t-il encore essayer de tromper les ignorants, et les esprits moins familiarisés avec les divines Ecritures, et répondre, quand on lui demande s'il reçoit l'apôtre saint Paul, qu'il l'admet absolument, tandis qu'il n'en est rien ?

  1. I Cor. XV, 45.

  2. I Cor. XV, 47.

  3. Galat. IV, 4, 5.

  4. II Tim. II, 8.

  5. I Cor. XV, 3, 4, 12.

  6. Gen. II, 22.

  7. Luc, XXIV, 39, 40 ; I Cor. XV, 5.

  8. I Cor. XV, 35-53.

  9. I Tim. I, 17.

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