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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XIII. EXPLICATION DU TEXTE : TOUTE PAROLE SERA ASSURÉE PAR LA DÉPOSIJION DE DEUX OU TROIS TÉMOINS.
Quant à ce passage où les Juifs disent au Christ : « Vous rendez témoignage de vous-même; votre témoignage n'est pas vrai » ; il n'est pas étonnant que tu ne voies pas que le Christ continue pour dire que Moïse à prophétisé de lui; car tu n'as pas l'oeil de la piété, qui pourrait te le faire voir. En effet, voici ce qu'il leur répondit: « Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai. C'est moi qui rends témoignage de moi-même; mais mon Père, qui m'a envoyé, rend aussi témoignage de moi[^4] ». Que signifient ces paroles pour ceux qui savent comprendre, sinon que ce nombre de témoins a été consacré et recommandé dans la loi en esprit prophétique, pour annoncer d'avance la future révélation du Père et du Fils, dont l'Esprit-Saint est l'Esprit dans l'indivisible Trinité ? Voilà pourquoi il est écrit : « Toute parole sera assurée par la déposition de deux ou trois témoins[^5] ». Du reste, souvent un seul témoin dit la vérité, et plusieurs mentent; aussi, au début de la prédication faite aux gentils, on a plutôt ajouté foi à un seul apôtre annonçant l'évangile, qu'aux peuples égarés qui le persécutaient. Ce n'est donc pas en vain que ce nombre de témoins a été en quelque sorte consacré ; et quand le Seigneur fit cette réponse, il voulait faire entendre qu'en cela même Moïse avait prophétisé de lui. Objecterez-vous méchamment qu'il n'est pas dit: Il est écrit dans la loi de Dieu, mais: « Il est écrit dans votre loi ? » Eh ! qui né reconnaît ici le style ordinaire de l'Ecriture? Jésus a dit: «Dans votre loi», dans la loi qui vous a été donnée[^1], dans le même sens que l'Apôtre, en parlant de l'évangile, dit, mon évangile, bien qu'il affirme l'avoir reçu, non d'un homme, mais par la révélation de Jésus-Christ. Direz-vous aussi que le Christ a renié Dieu pour Père, toutes les fois qu'il a dit: « Votre Père[^2] » Mais puisque vous n'avez pas entendu la voix du ciel dire : « Celui-ci est mon Fils bien« aimé : croyez en lui[^3] », cessez d'y croire. Et si vous y croyez parce que vous l'avez trouvée dans les saintes Écritures, là aussi se lisent les paroles auxquelles vous ne voulez pas croire: à savoir, que Moïse a écrit du Christ, et bien d'autres que vous rejetez également. Et vous ne craignez pas, malheureux, qu'un profane vous dise que la voix n'est point descendue du ciel ! Vous ne craignez pas, quand vous argumentez, pour votre propre ruine, contre le salut du genre humain, que l'autorité de l'évangile assure au monde entier; quand vous affirmez qu'il ne faut pas admettre que le Christ ait dit que Moïse a prophétisé de lui, par la raison que s'il eût dit cela, les Juifs n'eussent pu se taire, et que, méchants et rusés comme ils l'étaient, ils « lui eussent demandé quels étaient ces passages qu'il croyait écrits de lui par Moïse » vous ne craignez pas, dis-je, qu'un homme vain et pervers ne vous dise : Si la voix dont vous parlez eût vraiment retenti du haut du ciel, tous les Juifs qui l'auraient entendue, eussent cru ! Pourquoi donc, insensés, ne voyez-vous pas que si, malgré la voix céleste, les Juifs ont persévéré dans leur infidélité et dans leur endurcissement, il a bien pu se faire aussi que quand le Christ disait que Moïse a écrit de lui, ils n'aient point demandé, méchants et astucieux qu'ils étaient, en quel endroit de ses livres, de peur de se voir confondus par des preuves convaincantes?
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Jean, VIII, 13, 17, 18.
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Deut. XIX, 15.
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II Tim. II, 8; Gal. I, 11. 12.
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Matt. VI, 26, 32, etc.
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Id. III, 17; XVII, 5.
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Gegen Faustus
13.
Gar nicht verwunderlich ist, dass du an jener Stelle, wo die Juden zu Christus sagten (Joh. 8,13): Du legst über dich Zeugnis ab, dein Zeugnis ist nicht gültig, nicht bemerkt hast (441,20), wie dieser anschliessend sagte, dass Moses über ihn prophezeit habe; denn du hast ja nicht das gottesfürchtige Auge, um dies sehen zu können. Hier der genaue Wortlaut seiner Antwort (ib. 17 f.): Denn in eurem Gesetz steht geschrieben, dass das Zeugnis zweier Menschen rechtskräftig wird (cf. Deut. 19,15). Ich bin es, der über mich Zeugnis abgebe, und auch mein Vater, der mich gesandt hat, legt Zeugnis ab für mich. Was ist denn bei richtiger Deutung aus diesen Worten anderes herauszuhören, als dass jene vom Gesetz geforderte Zweizahl von Zeugen durch den Geist der Prophetie geheiligt und anempfohlen wird, sodass auch mit dieser Zahl die zukünftige Enthüllung von Vater und Sohn angekündigt wird, wobei dann der Heilige Geist in jener untrennbaren Dreifaltigkeit die Funktion des Geistes innehat? Es heisst daher an jener Stelle (cf. Ib. 19,15): Erst aufgrund der Aussage von zwei oder drei Zeugen wird jedes Urteil Gültigkeit haben. An und für sich spricht doch ein einzelner Zeuge eher die Wahrheit, eine Vielzahl von Zeugen dagegen eher die Unwahrheit, und in den Anfängen der Heidenmission fand ein einzelner Apostel, der das Evangelium verkündete, eher Glauben als eine irregeleitete Masse, von der jener Verfolgung erlitt. Aus ganz besonderem Grund hat also jene Zahl von Zeugen gewissermassen göttliche Weihe erhalten, und wenn der Herr mit jenen Worten antwortete (Joh. 8,17), wollte er eben damit zu verstehen geben, dass Moses über ihn prophezeit hatte. Oder nörgelt ihr etwa daran herum, dass er nicht sagte: Im Gesetz Gottes, sondern: In eurem Gesetz steht geschrieben? Als ob nicht jeder wüsste, dass dies eine in der Schrift gebräuchliche Ausdrucksweise ist! Mit der Wendung in eurem Gesetz meinte er nämlich: im Gesetz, das euch gegeben wurde, so wie der Apostel von seinem Evangelium spricht (cf. II Tim. 2,8), während er doch bezeugt, dass er es, nicht von einem Menschen, sondern durch die Offenbarung Jesu Christi empfangen habe (Gal. 1,12). Behauptet ihr etwa gar, Christus habe, wo immer er statt Unser Vater Euer Vater sagte, geleugnet, Gott als Vater zu haben (cf. Mt. 6,26. 32)? Jener von dir erwähnten (441,23) Stimme schliesslich, die vom Himmel herab ertönte: Dies ist mein geliebtester Sohn, an ihn sollt ihr glauben! (cf. Mt. 3,17; 17,5; Lk. 9,35) dürftet ihr gar nicht glauben, da ihr sie nicht selber gehört habt. Wenn ihr aber an sie glaubt, weil ihr sie in den Heiligen Schriften gefunden habt, so bedenkt: dort steht auch jenes Wort, dem ihr keinen Glauben schenken wollt, dass Moses über Christus geschrieben habe (cf. Joh. 5,46); und es gibt dort noch viele andere Aussagen, denen ihr ebenfalls den Glauben versagt, und ihr Unglückseligen befürchtet dabei nicht, dass irgend jemand, der dem Glauben fern steht, deshalb behaupten könnte, dass jene Stimme überhaupt nie vom Himmel ertönt sei. Und wie ihr selber, auch zu eurem eigenen Verderben, dem Heil des Menschengeschlechtes, welches doch durch die Autorität des Evangeliums allen Völkern zuteil werden soll, entgegenwirkt, indem ihr argumentiert, das Wort Christi, dass Moses über ihn geschrieben habe (cf. Joh. 5,46) sei deshalb unglaubwürdig, weil ja die Juden bei diesen Worten Christi nicht hätten schweigen können, sondern ihn sofort gefragt hätten, – da sie ja übelwollend und verschlagen seien –, was es denn sei, das Moses seiner Meinung nach über ihn geschrieben habe (441,26 ff.), genau so könnte auch jener nichtige und verdorbene Mensch (453,8) behaupten, wenn jene Stimme wirklich vom Himmel ertönt wäre, hätten doch alle Juden, die sie hörten, zum Glauben gefunden. Warum lässt ihr Narren denn eine andere Erklärung völlig ausser Acht: So wie es möglich war, dass der Unglaube der Juden auch nach Ertönen jener göttlichen Stimme unbeugsam blieb, ebenso wäre es doch möglich, dass die Juden, als Christus ihnen sagte, Moses habe über ihn geschrieben, nur deshalb nicht nachfragten, was denn Moses über ihn geschrieben habe, weil sie in ihrer böswilligen Verschlagenheit befürchteten, eine Antwort zu hören, die ihre eigenen Ansichten schlagend widerlegen würde.