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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE III. IL FAUT PARTOUT FAIRE CE QU'IL ORDONNE.

Voyons donc, adressons-nous au Christ lui-même, et apprenons de sa propre bouche quel est pour nous le principal moyen de salut. Qui entrera dans ton royaume, ô Christ? «Celui », répond-il, « qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux[^1] ». Il ne dit pas Celui qui aura confessé que je suis né. « Allez», dit-il ailleurs à ses disciples, « enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et apprenez-leur à observer tout ce que j'ai ordonné[^2] ». Il ne dit pas : Leur apprenant que je suis né, mais à observer les commandements. « Vous serez mes amis », ajoute-t-il dans un autre endroit, « si vous faites ce que je vous commande ». Il ne dit pas : Si vous croyez que je suis né. Et encore : « Si vous accomplissez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour[^3] ». Je pourrais citer bien d'autres passages. Et dans ces enseignements qu'il développait sur la montagne : « Bienheureux les pauvres d'esprit, bienheureux ceux qui sont doux, bienheureux ceux qui sont pacifiques, bienheureux ceux qui ont le coeur pur, bienheureux ceux qui pleurent, bienheureux ceux qui ont faim, bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice[^4] » ; nulle part il n'a dit: Bienheureux ceux qui ont confessé que je suis né. Et quand au dernier jugement il fera la séparation des agneaux d'avec les boucs, il dira à ceux qui seront à sa droite « J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire, etc. » C'est pourquoi « entrez en posa session de mon royaume[^5] ». Il ne dit pas Parce que vous avez cru que j'étais né, recevez le royaume. Au riche qui demandait le moyen d'arriver à la vie éternelle : «Allez », dit-il, «vendez tout ce que vous avez et suivez-moi[^6] ». Il ne dit pas : Pour vivre éternellement, croyez que je suis né. Ainsi entre ces deux parties que vous assignez à la foi, c'est à celle que j'ai adoptée que partout sont promis le royaume, la vie et la béatitude ; à la vôtre, nulle part. Ou montrez si en quelque endroit il est écrit que celui-là est bienheureux, qu'il possédera le royaume et jouira de la vie éternelle, qui aura confessé que le Christ est né d'une femme. Que ce soit une partie de la foi, toujours est-il que la béatitude ne lui est point assignée. Et que sera-ce, quand nous aurons démontré qu'elle n'est pas véritablement une partie de la foi? Vous vous trouverez les mains vides; et nous nous chargeons d'en donner la preuve. Mais c'est assez pour le triomphe de notre tâche, que les béatitudes soient la récompense de cette partie de la foi qui est la nôtre. Encore a-t-elle droit à cette autre béatitude promise à la confession par la parole, puisque nous confessons que Jésus est le Christ, Fils du Dieu vivant, selon le témoignage que Jésus en a rendu lui-même en s'adressant à Pierre: « Vous êtes bienheureux, Simon fils de Jona, car ce n'est point la chair et le sang qui vous ont révélé ceci, mais mon Père qui est dans le ciel[^7] ». Nous avons donc pour nous, non plus seulement une seule, comme vous le prétendiez, mais les deux parties de la foi bien déterminées, et pour chacune nous sommes appelés bienheureux parle Christ, parce que nous pratiquons la première par les oeuvres, et que nous confessons la seconde sans blasphème.

  1. Matt. VII, 21.

  2. Id. XXVIII, 19, 20.

  3. Jean, XV, 14.

  4. Matt. I, 3-10.

  5. Id. XXV, 34, 35.

  6. Id. XIX, 21.

  7. Matt. XVI, 17.

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Reply to Faustus the Manichaean

3.

Let us then ask Christ Himself, and learn from His own mouth, what is the chief means of our salvation. Who shall enter, O Christ, into Thy kingdom? He that doeth the will of my Father in heaven, 1 is His reply; not, "He that confesses that I was born." And again, He says to His disciples, "Go, teach all nations, baptizing them in the name of the Father, and of the Son, and of the Holy Ghost, teaching them to observe all things which I have commanded you." 2 It is not, "teaching them that I was born," but, "to observe my commandments." Again, "Ye are my friends if ye do what I command you;" 3 not, "if you believe that I was born." Again, "If ye keep my commandments, ye shall abide in my love," 4 and in many other places. Also in the sermon on the mount, when He taught, "Blessed are the poor, blessed are the meek, blessed are the peacemakers, blessed are the pure in heart, blessed are they that mourn, blessed are they that hunger, blessed are they that are persecuted for righteousness' sake," 5 He nowhere says, "Blessed are they that confess that I was born." And in the separation of the sheep from the goats in the judgment, He says that He will say to them on the right hand, "I was hungry, and ye gave me meat; I was thirsty, and ye gave me drink," 6 and so on; therefore "inherit the kingdom." Not, "Because ye believe that I was born, inherit the kingdom." Again, to the rich man seeking for eternal life, He says, "Go, sell all that thou hast, and follow me;" 7 not, "Believe that I was born, that you may have eternal life." You see, the kingdom, life, happiness, are everywhere promised to the part I have chosen of what you call the two parts of faith, and nowhere to your part. Show, if you can, a place where it is written that whoso confesses that Christ was born of a woman is blessed, or shall inherit the kingdom, or have eternal life. Even supposing, then, that there are two parts of faith, your part has no blessing. But what if we prove that your part is not a part of faith at all? It will follow that you are foolish, which indeed will be proved beyond a doubt. At present, it is enough to have shown that our part is crowned with the beatitudes. Besides, we have also a beatitude for a confession in words: for we confess that Jesus Christ is the Son of the living God; and Jesus declares with His own lips that this confession has a benediction, when He says to Peter, "Blessed art thou, Simon Barjona; for flesh and blood hath not revealed this unto thee, but my Father which is in heaven." 8 So that we have not one, but both these parts of faith, and in both alike are we pronounced blessed by Christ; for in one we reduce faith to practice, while in the other our confession is unmixed with blasphemy.


  1. Matt. vii. 21. ↩

  2. Matt. xxviii. 19, 20. ↩

  3. John xv. 14. ↩

  4. John xv. 10. ↩

  5. Matt v. 3-10. ↩

  6. Matt. xxv. 35. ↩

  7. Matt. xix. 21. ↩

  8. Matt. xvi. 7. ↩

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