Translation
Hide
Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XXII. LES SACRIFICES DES JUIFS DIFFÉRENTS DE CEUX DES PAÏENS. LES DÉMONS SE REPAISSENT DES ERREURS HUMAINES.
Il est faux que, comme le dit Fauste, les Juifs qui nous ont précédés, étant séparés des Gentils et ayant temple, sacrifices, autels, sacerdoce, n'aient renoncé qu'aux images taillées, c'est-à-dire aux idoles: car ils pouvaient, comme quelques gentils, n'avoir point d'idoles sculptées et sacrifier aux arbres, aux montagnes et finalement au soleil, à la lune et aux autres astres. S'ils l'eussent fait par le culte dit de latrie, comme ils auraient servi la créature au lieu du Créateur, et auraient été atteints de la grave erreur d'une superstition impie, les démons se seraient également prêtés à les tenir dans l'illusion et auraient accepté leurs sacrifices. Car ce n'est pas, comme quelques-uns le pensent, d'odeurs et de fumée, mais des erreurs humaines que ces esprits orgueilleux se repaissent: ce qui les charme, ce n'est point le plaisir de manger, mais une complaisance malveillante dans le succès d'une imposture quelconque, ou la fastueuse satisfaction d'une fausse grandeur quand ils peuvent se vanter de recevoir les honneurs divins. Nos pères n'ont donc pas seulement laissé là les idoles : mais ils n'ont sacrifié ni à la terre, ni à rien de terrestre, ni à la mer, ni au ciel, ni à la milice du ciel; ils ont offert au Dieu unique, créateur de toutes choses, les victimes qu'il a lui-même exigées nous promettant par ces figures le véritable sacrifice, au moyen duquel il nous a réconciliés avec lui, par la rémission de nos péchés, en Jésus-Christ Notre-Seigneur, chef du corps que composent les fidèles, ainsi que Paul le leur dit en ces termes : « Je vous conjure donc, mes frères, parla miséricorde de Dieu, d'offrir vos corps en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu[^1] ». Mais les Manichéens prétendent que les corps humains sont l'oeuvre du peuple des ténèbres, et des prisons où leur dieu vaincu est enfermé; ainsi bien différentes sont la doctrine de Fauste et celle de Paul. Mais puisqu'il est écrit : « Si quelqu'un vous annonce un autre Evangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème[^2] » : le Christ dit la vérité par la bouche de Paul; que Manès soit donc anathème dans la personne de Fauste !
-
Rom. XII, 1.
-
Gal. I, 9.
Translation
Hide
Gegen Faustus
22.
Aber auch unsere Ahnherren, die Juden, haben sich nicht, wie Faustus das behauptete (538,11) vom Heidentum abgespalten und einzig deren Götterskulpturen, also deren Idole aufgegeben, während sie Tempel, Opfer, Altäre und Priesterämter beibehielten. Denn sie hätten ja, wie es nicht wenige tun, auch ohne diese Götterskulpturen den Bäumen, den Anhöhen, schliesslich gar der Sonne und dem Mond und den übrigen Gestirnen opfern können. Und wenn sie dies in jener kultischen Form getan hätten, die als latria bezeichnet wird, dann wären, – da sie ja auch so der Schöpfung anstelle des Schöpfers gedient und sich somit auf dem schlimmen Irrweg eines gottlosen Wahnkults befunden hätten –, weiterhin die Dämonen bereitgestanden, um ihr Spiel mit ihnen zu treiben und von ihnen in Empfang zu nehmen, was sie in solcher Weise opferten. Labsal für jene stolzen und gottverachtenden Geister sind ja nicht Opferduft und Rauch, wie manche Wirrköpfe meinen, sondern die Irrtümer der Menschen, nicht ihre eigene leibliche Erfrischung, sondern die böswillige Schadenfreude, wenn ihre Täuschungsmanöver, wie auch immer, Erfolg haben, oder der anmassende Stolz auf ihre vorgetäuschte Majestät, wenn sie sich rühmen können, göttliche Ehren zu empfangen. Unsere Vorväter aus dem Judentum gaben also nicht nur die Bildnisse der Heiden auf, nein, sie opferten weder der Erde, noch irgendwelchen irdischen Wesen, weder dem Meer noch dem Himmel, noch den himmlischen Heerscharen, sondern brachten ihre Opfergaben nur dem einen Gott, dem Schöpfer aller Dinge dar. Und es war sein Wille, dass sie ihm dargebracht werden, denn durch ihre Gleichnishaftigkeit verhiess er uns das wahre Opfer, mit dessen Hilfe er uns durch den Nachlass der Sünden mit sich selber versöhnte in Christus Jesus, unserem Herrn, dem Haupt jenes Leibes, zu dem die Gläubigen geworden sind, welche Paulus mit folgenden Worten anspricht (Rm. 12,1): Ich ermahne euch aber, meine Brüder, angesichts des Erbarmens Gottes, euren Leib als lebendiges, heiliges und Gott wohlgefälliges Opfer darzubringen. Die Manichäer aber bezeichnen den menschlichen Leib als Werk des Volks der Finsternis und als Gefängnis, in dem Gott nach seiner Niederlage eingeschlossen ist. Also besteht ein gewaltiger Unterschied zwischen dem, was Faustus, und dem was Paulus verkündigt. Da nun aber ein jeder, der euch ein anderes Evangelium verkündigt als das, welches ihr empfangen habt, verflucht sei (Gal. 1,9), spricht Christus durch die Person des Paulus (cf. Rm. 12,1) die Wahrheit, Mani aber soll in der Person des Faustus verflucht sein.