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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE XXXVIII. CÔTÉ PROPHÉTIQUE DU FAIT DE SARA.

Mais, qui n'aimerait à étudier dans ce fait, exposé et fidèlement raconté dans les livres divins, le côté prophétique; à frapper, avec la foi et le zèle de la piété, à la porte des mystères, afin que le Seigneur lui ouvre et lui fasse voir de qui cet époux était alors la figure, et à qui a rapport cette épouse qui ne doit être ni polluée ni souillée dans ce pèlerinage parmi des étrangers, mais rester sans tache et sans ride pour son époux? Evidemment, c'est pour la gloire du Christ que l’Eglise vit selon la justice, afin que sa beauté soit l'honneur de son époux, comme Abraham fut honoré parmi les étrangers à cause de la beauté de sa femme ; et à cette épouse, à laquelle on dit dans le cantique des cantiques : « O la plus belle des femmes[^2] ! » les rois offrent des présents à cause de sa beauté, comme le roi Abimélech en offrit à Sara, épris aussi de sa beauté qu'il put aimer, mais à laquelle il ne put porter atteinte. En effet, l'Eglise est aussi en secret l'épouse du Seigneur Jésus-Christ. C'est dans le secret, dans la profondeur du mystère spirituel, que Pâme humaine est unie au Verbe de Dieu, afin qu'ils soient deux en une seule chair; et c'est là le grand sacrement de mariage que l'Apôtre recommande dans le Christ et dans l’Eglise[^1]. Aussi, la royauté terrestre de ce siècle, figurée par les rois qui n'eurent point permission de toucher à Sara, n'a connu, n'a trouvé l'Eglise du Christ, c'est-à-dire n'a compris avec quelle fidélité elle était attachée à son époux comme à son principe, que quand elle a essayé de lui porter atteinte; alors elle a dû, par la foi des martyrs, se rendre au témoignage divin, l'embrasser, et honorer ensuite par des présents, dans la personne des rois suivants, celle qu'elle n'avait pu soumettre à sa tyrannie dans la personne de ses premiers rois. Car, ce qui a été figuré par la conduite qu'a tenue le même roi en premier et en second lieu, s'est accompli dans le royaume temporel par les rois de la première et de la seconde époque.

2. Cant. I, 7.

3. Eph. V, 31, 32.

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Reply to Faustus the Manichaean

38.

But a pleasure which all must feel is obtained from this narrative so faithfully recorded in the Holy Scriptures, when we examine into the prophetic character of the action, and knock with pious faith and diligence at the door of the mystery, that the Lord may open, and show us who was prefigured in the ancient personage, and whose wife this is, who, while in a foreign land and among strangers, is not allowed to be stained or defiled, that she may be brought to her own husband without spot or wrinkle. Thus we find that the righteous life of the Church is for the glory of Christ, that her beauty may bring honor to her husband, as Abraham was honored on account of the beauty of Sara among the inhabitants of that foreign land. To the Church, to whom it is said in the Song of Songs, "O thou fairest among women," ¹ kings offer gifts in acknowledgment of her beauty; as king Abimelech offered gifts to Sara, admiring the grace of her appearance; all the more that, while he loved, he was not allowed to profane it. The holy Church, too is in secret the spouse of the Lord Jesus Christ. For it is secretly, and in the hidden depths of the Spirit, that the soul of man is joined to the word of God, so that they two are one flesh; of which the apostle speaks as a great mystery in marriage, as referring to Christ and the Church. ² Again, the earthly kingdom of this world, typified by the kings which were not allowed to defile Sara, had no knowledge or experience of the Church as the spouse of Christ, that is, of how faithfully she maintained her relation to her Husband, till it tried to violate her, and was compelled to yield to the divine testimony borne by the faith of the martyrs, and in the person of later monarchs was brought humbly to honor with gifts the Bride whom their predecessors had not been able to humble by subduing her to themselves. What, in the type, happened in the reign of one and the same king, is fulfilled in the earlier monarchs of this era and their successors.