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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE LXXX. SUR OSÉE ÉPOUSANT, PAR L'ORDRE DE DIEU, UNE FEMME DE MAUVAISE VIE.
Il ne reste plus rien des critiques méchantes et sacrilèges de Fauste, auxquelles je réponds maintenant, sinon celle qui a pour objet ces paroles du Seigneur au prophète Osée
« Prends une femme de mauvaise vie et qu'elle te donne des enfants[^1] ». A propos de ce texte, le coeur impur de nos adversaires est tellement aveuglé qu'ils ne comprennent pas même les paroles si claires que le Seigneur adresse aux Juifs dans l'Evangile : « Les femmes de mauvaise vie et les publicains vous précéderont dans le royaume des cieux[^2] ». Qu'y a-t-il de contraire à la bonté divine, qu'y a-t-il d'opposé à la foi chrétienne, à ce qu'une femme de mauvaise vie renonce à ses désordres et devienne une épouse chaste ? Et qu'y a-t- il de plus opposé, de plus répugnant à la foi d'un prophète, que de ne pas croire que tous les péchés d'une femme impudique lui sont reluis, dès qu'elle change de vie ? Ainsi, dans ce prophète épousant une prostituée, et dans le salut de cette femme changeant de vie, nous voyons expressément la figure du sacrement dont je parlerai tout à l'heure. Mais qui n'est d'abord frappé de ce que ce fait renferme d'opposé à l'erreur des Manichéens? En effet, les femmes perdues prennent des mesures pour ne pas devenir mères. Or, nos adversaires devraient préférer voir cette femme persévérer dans sa mauvaise conduite, pour ne pas enchaîner leur dieu, plutôt que de la voir épouser un seul homme pour lui donner des enfants.
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Os. I, 2.
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Matt. XXI, 31.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
80.
Restat in maledicis et sacrilegis reprehensionibus Fausti, quibus nunc respondeo, quod locutus dominus ad Osee prophetam dixit: Accipe tibi uxorem fornicariam et fac filios de fornicaria. In qua scriptura sic excaecatum est immundum cor eorum, ut nec apertissima verba evangelica intellegant domini dicentis ad Iudaeos: Meretrices et publicani praecedent vos in regno caelorum. Quid enim adversum clementiae veritatis, quid inimicum fidei christianae, si meretrix relicta fornicatione in castum coniugium commutetur? p. 683,3 Et quid tam incongruum et alienum a fide prophetae, quam si non crederet omnia peccata impudicae dimissa esse in melius commutatae? Itaque cum meretricem propheta fecit uxorem, et ad vitam corrigendam mulieri consultum est et figurae sacramentum, de quo mox loquemur, expressum. Sed quis non videat, in hoc facto quid potius Manichaeorum offendat errorem? Scilicet, quia solent dare operam meretrices, ne gravidae fiant. Proinde istis fornicaria magis permanens placebat, ut deum ipsorum non ligaret, quam unius viri facta uxor ut pareret.