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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE IV. QUELQUES EXEMPLES POUR PREUVE.
Mais voici que vous ne pouvez, ce me semble, pas même entendre, encore moins admettre dans l'Ancien Testament : à savoir qu'un beau-père ait un commerce charnel avec sa belle-fille, comme Juda, par exemple; ou un père avec ses filles, comme Loth; ou un prophète avec une femme de mauvaise vie, comme Osée ; ou qu'un mari livre sa femme à des amants pour un prix convenu, comme Abraham ; qu'un mari épouse les deux soeurs à la fois, comme Jacob ; que des chefs de peuple, des hommes que vous regardez surtout comme inspirés de Dieu, se vautrent dans la fange avec mille et mille concubines, comme David et Salomon; ou encore que, suivant la législation matrimoniale du Deutéronome, la veuve d'un homme mort sans enfants soit obligée d'épouser le frère du défunt, que ce nouvel époux doive former une famille à la place de son frère, et, dans le cas où il s'y refuserait, que la femme ait le droit de déposer une plainte contre une telle iniquité de devant le tribunal des anciens, à l'effet d'y amener le coupable pour recevoir une sévère réprimande; et, s'il persiste dans son refus, être puni par eux, déchaussé du pied droit, souffleté par la femme, renvoyé couvert de crachats et de malédictions, et flétri, lui et sa race, à perpétuité[^1]. Voilà, entre bien d'autres, des exemples et des lois pris dans l'Ancien Testament. S'ils sont bons, pourquoi ne les imitez-vous pas ? S'ils sont mauvais, pourquoi n'en condamnez-vous pas l'auteur, c'est-à-dire l'Ancien Testament lui-même ? Que si vous y voyez des falsifications, comme nous en voyons dans le Nouveau, nous voilà de pair. Cessez donc alors d'exiger de nous pour le Nouveau Testament, ce dont vous vous dispensez pour l'Ancien.
- Deut. XXV, 5, 10.
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Reply to Faustus the Manichaean
4.
I do not suppose that you will consent, or even listen, to such things as that a father-in-law should lie with his daughter-in-law, as Judah did; or a father with his daughters, like Lot; or prophets with harlots, like Hosea; or that a husband should sell his wife for a night to her lover, like Abraham; or that a man should marry two sisters, like Jacob; or that the rulers of the people and the men you consider as most inspired should keep their mistresses by hundreds and thousands; or, according to the provision made in Deuteronomy about wives, that the wife of one brother, if he dies without children, should marry the surviving brother, and that he should raise up seed from her instead of his brother; and that if the man refuses to do this, the fair plaintiff should bring her case before the elders, that the brother may be called and admonished to perform this religious duty; and that, if he persists in his refusal, he must not go unpunished, but the woman must loose his shoe from his right foot, and strike him in the face, and send him away, spat upon and accursed, to perpetuate the reproach in his family. 1 These, and such as these, are the examples and precepts of the Old Testament. If they are good, why do you not practise them? If they are bad, why do you not condemn the Old Testament, in which they are found? But if you think that these are spurious interpolations, that is precisely what we think of the New Testament. You have no right to claim from us an acknowledgment for the New Testament which you yourselves do not make for the Old.
-
Deut. xxv. 5-10. ↩