Translation
Hide
Reply to Faustus the Manichaean
4.
It is a silly falsehood that thou hast been seduced to another God, who promises abundance of food and the land of Canaan. For thou canst perceive how the saints of old, who were also thy children, were enlightened by these figures which were prophecies of thee. Thou needest not regard the poor jest against the stone tablets, for the stony heart of which they were in old times a figure is not in thee. For thou art an epistle of the apostles, "written not with ink, but with the Spirit of the living God; not on tables of stone, but on the fleshy tables of the heart." 1 Our opponents ignorantly think that these words are in their favor, and that the apostle finds fault with the dispensation of the Old Testament, whereas they are the words of the prophet. This utterance of the apostles was a fulfillment of the long anterior utterances of the prophet whom the Manichaeans reject, for they believe the apostles without understanding them. The prophet says: "I will take away from them the stony heart, and I will give them a heart of flesh." 2 What is this but "Not on tables of stones but on the fleshy tables of the heart"? For by the heart of flesh and the fleshy tables is not meant a carnal understanding: but as flesh feels, whereas a stone cannot, the insensibility of stone signifies an unintelligent heart, and the sensibility of flesh signifies an intelligent heart. Instead, then, of scoffing at thee, they deserve to be ridiculed who say that earth, and wood, and stones have sense, and that their life is more intelligent than animal life. So, not to speak of the truth, even their own fiction obliges them to confess that the law written on tables of stone was purer than their sacred parchments. Or perhaps they prefer sheepskin to stone, because their legends make stones the bones of princes. In any case, the ark of the Old Testament was a cleaner covering for the tables of stone than the goatskin of their manuscripts. Laugh at these things, while pitying them, to show their falsehood and absurdity. With a heart no longer stony, thou canst see in these stone tablets a suitableness to that hard-hearted people; and at the same time thou canst find even there the stone, thy Bridegroom, described by Peter as "a living stone, rejected by men, but chosen of God, and precious." To them He was "a stone of stumbling and a rock of offence;" but to thee, "the stone which the builders rejected has become the head of the corner." 3 This is all explained by Peter, and is quoted from the prophets, with whom these heretics have nothing to do. Fear not, then, to read these tablets--they are from thy Husband; to others the stone was a sign of insensibility, but to thee of strength and stability. With the finger of God these tablets were written; with the finger of God thy Lord cast out devils; with the finger of God drive thou away the doctrines of lying devils which sear the conscience. With these tablets thou canst confound the seducer who calls himself the Paraclete, that he may impose upon thee by a sacred name. For on the fiftieth day after the passover the tables were given; and on the fiftieth day after the passion of thy Bride-groom--of whom the passover was a type--the finger of God, the Holy Spirit, the promised Paraclete, was given. Fear not the tablets which convey to thee ancient writings now made plain. Only be not under the law, lest fear prevent thy fulfilling it; but be under grace, that love, which is the fulfilling of the law, may be in thee. For it was in a review of these very tablets that the friend of thy Bridegroom said: "For thou shalt not commit adultery, Thou shalt not murder, Thou shalt not covet, and if there be any other commandment, it is contained in this word, Thou shalt love thy neighbor as thyself. Love worketh no ill to his neighbor; therefore love is the fulfilling of the law." 4 One table contains the precept of love to God, and the other of love to man. And He who first sent these tablets Himself came to enjoin those precepts on which hang the law and the prophets. 5 In the first precept is the chastity of thy espousals; in the second is the unity of thy members. In the one thou art united to divinity; in the other thou dost gather a society. And these two precepts are identical with the ten, of which three relate to God, and seven to our neighbor. Such is the chaste tablet in which thy Lover and thy Beloved of old prefigured to thee the new song on a psaltery of ten strings; Himself to be extended on the cross for thee, that by sin He might condemn sin in the flesh, and that the righteouness of the law might be fulfilled in thee. Such is the conjugal tablet, which may well be hated by the unfaithful wife.
Translation
Hide
Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE IV. LE SAINT DOCTEUR CONTINUE SON APPEL A L'ÉGLISE CATHOLIQUE.
Il n'est point vrai, comme ils le disent dans leur folie, que tu te sois livrée à un dieu étranger, te promettant une chère abondante et la terre des Chananéens; car tu sais parfaitement que, déjà figurée et prophétisée alors dans les promesses mêmes, tu as été enfantée dans la prescience des saints. Ne te trouble point de ce misérable lardon lancé contre les tables de pierre ; car tu n'as pas le cœur de pierre, que ces tables figuraient dans l'ancien peuple. En effet, tu es « la lettre » des Apôtres, « écrite, non avec de l'encre, mais avec l'esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables charnelles du coeur[^6] ». Paroles qui font la joie de ces hommes vains, parce qu'ils s'imaginent que l'Apôtre blâme la législation de l'Ancien Testament accommodée à son époque, ne comprenant pas que l'Apôtre parle d'après le Prophète. Car longtemps avant que ces paroles si mal comprises par leur ignorance, eussent été dites et accomplies par les Apôtres, elles avaient été énoncées par les Prophètes qu'ils rejettent. En effet, fun d'eux avait dit : « Je leur ôterai leur coeur de pierre, et je leur donnerai un cœur de chair[^7] ». Qu'ils voient si ce ne sont pas là les expressions. « Non sur des tables de pierre, mais sur les tables charnelles du cœur ». Car ni là, le cœur de chair, ni ici, les tables charnelles, ne doivent s'entendre dans le sens grossier ; mais c'est que, eu comparaison de la pierre, qui est insensible, la chair sent; l'insensibilité de la pierre signifie le cœur sans intelligence, et la sensibilité de la chair est le symbole du cœur qui comprend. Mais toi, ris plutôt de ceux qui disent que la terre, le bois, la pierre sentent et vivent d'une vie plus intelligente que la chair même, qu'ils déclarent plus, stupide et plus inerte. D'où ils se voient forcés non par la vérité, mais par leur vanité, de convenir que la loi écrite sur des tables de pierre était moins immonde que leur trésor enfermé dans des peaux, dépouilles d'animaux morts. Serait-ce parce qu'ils disent, dans leurs rêveries, que les pierres sont des os de princes, qu'ils n'hésitent pas à leur préférer les cuirs des agneaux? Par conséquent, l'arche du testament était moins immonde pour renfermer les tables de pierre, qu'une peau de chevreau pour renfermer leur livre. Ris de tout cela avec une miséricordieuse compassion, pour leur apprendre à en rire et à y renoncer : car dans ces deux tables de pierre, ton coeur, qui n'est plus de pierre, sait parfaitement ce qui convenait à ce peuple à tête dure; et pourtant tu y reconnais la pierre, ton propre époux, celui que Pierre appelle : «La pierre vivante, rejetée des hommes, mais choisie et honorée de Dieu». Pour eux donc c'était a une pierre d'achoppement, « une pierre de scandale »; et pour toi c'est « la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient et qui est devenue un sommet d'angle[^1] ». Ce que ce même apôtre, Pierre explique en entier, et rappelle avoir été prédit en .entier par les Prophètes, dont ces réprouvés se détournent. Lis donc sans hésiter ces tables de pierre : ne crains pas, elles sont de ton époux. Pour d'autres cette pierre a voulu dire dureté et stupidité : pour toi elle signifie fermeté et solidité. Ces tables ont été écrites par le doigt de Dieu[^2] : par le doigt de Dieu, ton époux a chassé les démons[^3] ; par le doigt de Dieu, chassé aussi les doctrines des démons et des imposteurs qui cautérisent la conscience[^4]. Par ces tables tu repousses l'adultère, qui se dit le Paraclet pour te séduire par la sainteté du nom. Car ces tables t'ont été données le cinquantième jour après la pâque[^5] [^8]; et le cinquantième jour après la passion de ton époux, dont la pâque était là figure, le doigt de Dieu, l'Esprit-Saint, le Paraclet promis t'a été donnés. Ne crains donc pas les deux tables, où ce qui a été écrit pour toi jadis, t'a été envoyé pour que tu le reconnusses aujourd'hui ; seulement ne reste pas sous la loi, de peur que, dominée par la crainte, tu ne l'accomplisses pas; mais reste sous l'empire de la grâce, afin que l'amour soit en toi la plénitude de la loi. Car l'ami de ton époux ne faisait autre chose que relire les deux tables, quand il disait : « En effet, tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point; tu ne convoiteras point; et s'il est quelque autre commandement, tout se résume dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour du prochain n'opère pas le mal. L'amour est donc la plénitude de la loi[^9] ». Là, en effet, sont renfermés les deux préceptes de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain, expliqués dans les deux tables: Et ces deux tables t'ont été envoyées d'avance par Celui qui est venu te recommander ces deux préceptes, auxquels se rattachent toute la loi et les Prophètes[^10]. Dans le premier de ces préceptes se trouve ta chaste union conjugale, dans le second l'unité de tes membres; par celui-là, tu embrasses la divinité, par celui-ci, tu formes une société. Dans ces deux préceptes se trouvent renfermés les dix, dont trois se rapportent à Dieu et sept au prochain. O chaste diptyque, où, sous d'anciennes figures, ton amant et ton bien-aimé préludait pour toi au cantique nouveau, sur le psaltérion à dix cordes[^11] ; annonçant, pour ainsi dire, qu'un jour ses nerfs seraient tendus pour toi sur le bois, afin que le péché fût condamné dans la chair par le péché même, et que la justification de la loi s'accomplît en toi[^12] ! O diptyque conjugal, que la femme adultère ne repousse pas sans raison !
-
II Cor. III, 2, 8.
-
Ez. XI, 19.
-
I Pier. II, 4-8.
-
Ex. XXXI, 18.
-
Luc, XI, 20.
-
I Tim. IV, 2.
-
Ex. XX.
-
Act. II, 1-4.
-
Rom. XIII, 9, 10.
-
Matt. XXII, 37-40.
-
Ps. XCI, 4.
-
Rom. VIII, 3, 4.