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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum Contre Fauste, le manichéen
LIVRE TREIZIÈME. LE CHRIST DE L’ÉVANGILE PRÉDIT.

CHAPITRE VIII. L'HOMME-DIEU PRÉDIT PAR LES PROPHÈTES.

Et s'il était tenté de prendre le Christ pour quelqu'un de ces grands hommes qu'on a vus, le même prophète l'aurait bientôt tiré de son erreur. Car voici ce qu'il dit ensuite : « Maudit l'homme qui met sa confiance dans l'homme, qui s'appuie sur un bras de chair et dont le coeur s'éloigne du Seigneur ; il sera comme le tamarin du désert ; il ne verra pas venir les biens, car il habitera parmi les méchants dans une terre déserte, dans une terre couverte de sel et qui ne sera pas habitée ». Et encore : « Béni l'homme qui se confie au Seigneur : le Seigneur sera son espérance ; il sera comme un arbre fertile planté sur le bord des eaux et qui y étend ses racines ; il ne craindra pas quand viendra la chaleur, et ses rameaux seront épais et nombreux ; il ne craindra point au temps de la sécheresse et il ne cessera de donner des fruits ». Evidemment quand le Prophète appelle maudit celui qui met sa confiance dans l'homme, et rend cette malédiction sensible par des comparaisons prophétiques ; quand il appelle béni l'homme qui se confie au Seigneur, et explique également cette bénédiction par des comparaisons analogues : notre païen serait peut-être troublé de nous entendre dire que le Christ est Dieu, dans le but de l'empêcher de mettre sa confiance en l'homme, et affirmer ensuite qu'il est homme, non par nature, mais pour avoir revêtu notre mortalité. C'est ainsi, en effet, que quelques-uns ont erré en reconnaissant le Christ comme Dieu, mais en le niant comme homme : et d'autres au contraire, en l'admettant comme homme et en le niant comme Dieu, ou ont fait preuve de mépris pour lui, ou, mettant leur confiance en un homme, ont encouru la malédiction dont parle le Prophète. Si donc ce gentil se troublait, il dirait que ce même prophète est opposé à notre foi, puisque nous n'affirmons pas seulement, d'après l'enseignement des Apôtres, que le Christ est Dieu et que l'on peut en toute sécurité mettre en lui sa confiance, mais que Jésus homme est aussi médiateur entre Dieu et les hommes[^5] ; tandis que le Prophète n'a parlé que de Dieu et n'a fait aucune mention de la nature humaine : si, dis-je, il se sentait troublé là-dessus, il entendrait immédiatement et au même endroit une voix l'avertir et redresser son erreur « Le cœur est lourd en toutes choses, et il est homme, et qui le reconnaîtra[^1] ? » Car le Christ est homme, il a revêtu la forme d'esclave, afin que ceux qui ont le cœur lourd fussent guéris par la foi, et qu'ils reconnussent comme Dieu celui qui s'est fait homme pour eux, afin qu'ils missent leur confiance, non en l'homme, mais en l'Homme-Dieu. Et néanmoins « le cœur est lourd en toutes choses, et il est homme, prenant la forme d'esclave. Et qui le reconnaît ? lui qui étant dans la forme de Dieu n'a pas cru que ce fût une usurpation de se faire égal à Dieu[^2]. Et il « est homme ; parce que le Verbe a été fait chair et qu'il a habité parmi nous. Et qui le reconnaîtra?» puisque: «Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu[^3] ». Et vraiment « le cœur est lourd en toutes choses», car il l'a été même chez les disciples, alors que le Christ leur disait: « Il y a si longtemps que je suis avec vous et vous ne me connaissez pas ? » Que signifient ces mots : « Il y a si longtemps que je suis avec vous », sinon ce que dit le Prophète « Et il est homme ? » Et que veulent dire ces paroles: « Et vous ne me connaissez pas », sinon : « Et qui le reconnaîtra? » Et quel est-il, sinon celui qui dit: « Qui me voit, voit aussi mon Père[^4] ? » Ainsi nous ne mettrons pas notre confiance en un homme, à cause de la malédiction formulée par le Prophète, mais nous la mettrons dans l'Homme-Dieu, c'est-à-dire dans le Fils de Dieu, le Sauveur Jésus-Christ, Médiateur entre Dieu et les hommes, moins grand que son Père en tarit qu'il a pris la forme d'esclave, et l'égal du Père en tant qu'il est dans la forme de Dieu.

  1. I Tim. II, 5.

  2. Jer. XVII, 5-9.

  3. Phil. II, 7, 6.

  4. Jean, I, 14, 1.

  5. Id. XIV, 9.

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