CHAPITRE XXIX. L'HOMME DOIT MODÉRER SES JOUISSANCES. PUNITION DE L'ABUS.
Or, les jouissances mortelles doivent être excitées ou permises autant qu'il le faut pour réparer ou maintenir la vie présente, soit dans chaque homme, soit dans le genre humain; si elles dépassent ce but, si elles arrachent l'homme à lui-même et l'entraînent à violer les lois de la modération, elles deviennent des passions illicites, honteuses, et méritent d'être corrigées par les douleurs. Que si elles jettent un tel trouble dans celui qui devait les dominer, et le précipitent dans un tel abîme d'habitudes perverses qu'il vienne à se persuader qu'elles resteront impunies, et qu'il néglige ainsi le remède de la confession et de la pénitence qui pourrait le corriger et le sauver du naufrage; ou si, dans un état de mort spirituelle plus terrible encore, il cherche à les justifier en blasphémant contre la loi éternelle de la Providence et qu'il meure en cette disposition : ce n'est plus une correction, mais la damnation que cette loi souverainement juste lui inflige.