CHAPITRE XXI. L'AUTHENTICITÉ DE L'ÉVANGILE SE PROUVE COMME CELLE DES ÉCRITS DE MANÈS.
Que si vous nous demandez comment nous savons que ces écrits sont des Apôtres, nous vous répondrons en peu de mots que nous le savons, comme vous savez vous-mêmes que les écrits que vous préférez misérablement à une telle autorité sont de Manès. En effet, si quelqu'un élevait un doute sur ce point et vous contredisait par scrupule, en vous disant que les livres que vous attribuez à Manès ne sont point de lui : que feriez-vous? Ne ririez-vous pas comme d'un fou, de l'homme qui émettrait un doute aussi insolent contre un fait établi sur une telle succession de témoignages, sur une chaîne de traditions aussi fortement serrée? Or, de même qu'il est certain que ces livres sont de Manès, et que quiconque viendrait, si longtemps après, vous susciter une querelle là-dessus, passerait pour un être ridicule; ainsi est-il certain que Manès ou les Manichéens sont ridicules, ou plutôt dignes de compassion, d'oser soulever des objections de ce genre contre une autorité si solide, maintenue et transmise par des successions indubitables, depuis le temps des Apôtres jusqu'à nos jours.