CHAPITRE V. NOUS AVONS LE VRAI CHRIST ANNONCÉ PAR LES PROPHÈTES. FAUT-IL CROIRE MANÈS OU PAUL L'APOTRE ?
Pour nous, nous ne croyons pas à ces partisans menteurs, non d'un Christ imposteur, mais d'un Christ qui n'a pas même existé. Car nous avons le Christ vrai, enseignant la vérité, prédit parles prophètes, prêché parles Apôtres, lesquels ont appuyé leur prédication sur le témoignage de la loi et des Prophètes, ainsi qu'ils le font voir en mille endroits. C'est ce que Paul a exprimé avec beaucoup de vérité et en très-peu de mots, quand il a dit: « Mais maintenant la justice de Dieu a été manifestée, sans la loi, étant confirmée par la loi et par les Prophètes[^1]».Or, quels prophètes, sinon ceux des Israélites, auxquels il déclare ouvertement qu'appartiennent les Testaments, l'établissement de la loi et les promesses? Et quel est l'objet de ces promesses, sinon le Christ ? C'est ce qu'il indique brièvement ailleurs, quand il dit, en parlant du Christ: « En effet, toutes les promesses quelconques de Dieu sont en lui[^2] ». Paul me dit que l'établissement de la loi appartient aux Israélites. Il dit encore : « Car la fin de la loi est le Christ, pour justifier tout croyant[^3] ». Il dit de plus en parlant du Christ: «En effet, toutes les promesses quelconques de Dieu sont en lui ». Et vous m'avancez que les prophètes israélites n'ont rien prédit du Christ? Que me reste-t-il donc à faire sinon de choisir entre croire à Manès qui me débite une longue et fabuleuse histoire contre Paul ; ou à Paul qui me crie : « Si quelqu'un vous annonce un autre évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème[^4] ? »
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Rom. III, 21.
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II Cor. I, 20.
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Rom. X, 4.
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Gal. I, 9.