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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra adversarium Legis et Prophetarum Contre un adversaire de la loi et des prophètes
LIVRE SECOND.

XXIV.

Comment s'étonner que ce malheureux, séparé comme il l'est de la lumière de la vérité, et se posant comme son ennemi déclaré, oppose à l'Ancien Testament les passages par lui incompris du Nouveau Testament? Il nous en donne une nouvelle preuve dans ce passage de l'Apôtre: « Que si le ministère de la lettre gravée sur des pierres, et qui était un ministère de mort, a été accompagné d'une telle gloire que les enfants d'Israël ne pouvaient regarder le visage de Moïse à cause de l'éclat dont il rayonnait et qui devait disparaître, combien le ministère de l'Esprit doit-il être plus glorieux ! Car si le ministère de la condamnation a été entouré de gloire, celui qui durera toujours doit l'être bien davantage. Et cette gloire même n'est point une véritable gloire, si on la compare à la sublimité de celle de l'Evangile ; car si le ministère qui devait finir a été accompagné de gloire, celui qui durera toujours doit l'être incomparablement davantage ». Tel est le langage de l'Apôtre, et il n'a besoin assurément d'aucune explication. Ces mots : « Que si le ministère de la lettre gravée sur « des pierres, était un ministère de mort » font croire à notre adversaire que Moïse consacra tout son ministère à la mort, ou plutôt à l'auteur de la mort, c'est-à-dire au démon, qu'il regarde comme l'auteur de ce monde. Il ne veut donc pas comprendre que, s'il est dit de la loi qu'elle était un ministère de mort, ces paroles ne peuvent avoir un autre sens que celui que nous trouvons exprimé par ces autres qui précèdent immédiatement le passage précité : « La lettre tue, mais l'Esprit vivifie1 ». Malgré sa justice, sa sainteté et sa bonté, la loi a causé la mort des prévaricateurs, par le fait seul que la grâce de Dieu ne les a pas aidés à accomplir la justice de la loi. Aux orgueilleux de l'Ancien Testament, à tous ces hommes qui se reposaient entièrement sur la force de leur volonté, ne fallait-il pas une loi qui commandât la justice sans la donner? par ce moyen, se voyant bientôt frappés par la mort de la prévarication, ils devaient sentir le besoin de recourir à la grâce qui commande sans doute, mais qui aide aussi à accomplir les préceptes, et qui nous est révélée par le Nouveau Testament. Parce qu'il a été dit de la loi donnée par Moïse, qu'elle est un ministère de mort, gravée sur des tables de pierre, ces blasphémateurs des divins oracles en concluent que la loi est mauvaise; ils ne comprennent donc pas que c'est contre eux que cette sentence a été formulée, que c'est à eux qu'elle s'applique directement, puisque, ne comptant que sur eux-mêmes et sur leur libre arbitre pour accomplir la loi, et se privant par leur faute du secours de l'Esprit de grâces, ils gémissent tristement, victimes de la prévarication sous la lettre de la loi. Voilà pourquoi il a été dit ailleurs: « La loi provoque la colère, car, là où il n'y a pas de loi il ne peut y avoir de prévarication2 » ; et c'est là ce qui nous explique pourquoi « la loi provoque la colère ». En effet, si la prévarication est mauvaise, c'est que la loi est bonne.


  1. II Cor. III, 6-11.  ↩

  2. Rom. IV, 15. ↩

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Contre un adversaire de la loi et des prophètes

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