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De Trinitate
II.
[II 4] Sunt ergo quaedam in sanctis libris, ut dicere coeperam, ita posita ut ambiguum sit quonam referenda sint, utrum ad illud quod propter assumptam creaturam minor est filius, an ad illud quod quamvis aequalis tamen quia de patre sit indicatur. Et mihi quidem videtur si eo modo ambiguum est ut explicari discernique non possit, ex utralibet regula sine periculo posse intellegi, sicut est quod ait: Mea doctrina non est mea sed eius qui me misit. Nam et ex forma servi potest accipi sicut iam in libro superiore tractavimus, et ex forma dei in qua sic aequalis est patri ut tamen de patre sit. In dei quippe forma sicut non est aliud filius, aliud vita eius, sed ipsa vita filius est; ita non est aliud filius, aliud doctrina eius, sed ipsa doctrina filius est. Ac per hoc sicut id quod dictum est: Dedit filio vitam, non aliud intellegitur quam: ‚Genuit filium qui est vita,‘ sic etiam cum dicitur: ‚Dedit filio doctrinam,‘ bene intellegitur: ‚Genuit filium qui est doctrina‘: ut quod dictum est: Mea doctrina non est mea sed eius qui me misit, sic intellegatur ac si dictum sit: ‚Ego non sum a me ipso sed ab illo qui me misit:‘
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De la trinité
CHAPITRE II.
DEUX SENS ÉGALEMENT VRAIS.
- lise rencontre donc dans l’Ecriture, comme je l’ai déjà observé, certains passages dont le sens semble douteux. Et, en effet, ils peuvent (369)ou signifier que le Fils, en tant qu’homme, est inférieur au Père, ou affirmer que quoique parfaitement égal au Père, il est sorti de son sein. Dans ce cas, et si la difficulté ne peut être levée, je pense qu’on peut en toute sûreté entendre ces passages de Jésus-Christ, et comme homme et comme Dieu. En voici un exemple : « Ma doctrine, dit Jésus-Christ, n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé (Jean, VII, 16) ». Or, cette parole peut s’appliquer à Jésus-Christ comme homme, ainsi que je l’ai démontré dans le livre précédent (Voyez Livre I, chap. 2) et aussi à Jésus-Christ comme Dieu, et en cette qualité égal au Père, quoiqu’il soit né du Père. Et, en effet, en tant que Jésus-Christ est Dieu, il ne faut pas distinguer en lui l’être et la vie, puisqu’il est lui-même la vie; et de même on ne doit point séparer en lui la doctrine de la personne, parce qu’il est lui-même la doctrine céleste. Précédemment nous avons vu que cette parole: « Le Père a donné au Fils d’avoir la vie en soi », signifiait que le Père a engendré un Fils qui est lui-même la vie; et c’est ainsi que cette autre parole : « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé », indique que le Père a engendré un Fils qui est lui-même la doctrine céleste. En formulant cette affirmation, Jésus-Christ voulait dire : Je ne me suis point moi-même donné l’être, mais je l’ai reçu de celui qui m’a envoyé.