25.
Quant à ceux qui soutiennent « que le baptême ne doit pas être réitéré, parce que les Apôtres se contentaient d’imposer les mains à ceux que le diacre Philippe avait baptisés (Act., VIII, 5-17.) », un tel raisonnement est absolument sans valeur pour la question qui nous occupe, et gardons-nous toujours de recourir à de semblables moyens lorsque nous cherchons la vérité. Pour confondre plus sûrement les hérétiques, il nous suffit d’affirmer que les sacrements qu’ils confèrent sont, non pas leurs propres sacrements, tuais les sacrements de l’Eglise de Jésus-Christ; parce qu’il y a des déserteurs qui traînent dans le crime les insignes de la milice, ce n’est pas une raison pour nous de méconnaître les insignes de notre empereur. Sachant que « notre Dieu « est un Dieu jaloux (Deut., IV, 24) », dès que nous trouvons quelque part telle ou telle chose qui vient de Dieu, quel qu’en soit le propriétaire, nous lui en refusons la possession. Dans l’Ecriture nous voyons ce Dieu jaloux décrivant sous la figure d’une femme adultère les prévarications de son peuple; il nous la représente donnant à ses complices les richesses qu’elle tenait de son époux légitime, et recevant de leurs mains des présents qui appartenaient à l’époux et non pas à ses complices. C’est ainsi que les dons de Dieu s’échangeaient réciproquement entre cette femme adultère et ses complices, et cependant, Dieu jaloux ne laissait pas de reconnaître et de revendiquer la possession de ces biens. Nous aussi nous proclamons la validité du baptême conféré par les hérétiques sous la forme prescrite dans l’Evangile, mais tout ce qui vient de Dieu, nous le rapportons immédiatement à Dieu; nous savons bien que ces hérétiques peuvent souiller les dons de Dieu, mais, quoi qu’ils fassent, nous ne permettrons jamais qu’ils s’attribuent à eux-mêmes ce qui vient uniquement de Dieu.