14.
Quelqu’un me dira peut-être que la zizanie intérieure peut plus facilement se changer en froment. Soit, mais qu’est-ce que cela prouve par rapport à la réitération du baptême? Je suppose que tel hérétique promptement convaincu de son erreur et aidé par le temps et des circonstances plus faciles, se convertisse avant celui qui est dans l’unité et s’abandonne à ses crimes, devra-t-on s’abstenir de lui réitérer le baptême, tandis qu’on le réitérera à celui qui s’est laissé prévenir par cet hérétique et ne s’est converti que plus tard? Quant à la question qui nous occupe, il ne s’agit nullement de savoir si c’est bientôt, ou trop tard que le pécheur s’est converti à la foi, à l’espérance et à la charité. Il est certain que les pécheurs qui appartiennent à l’unité jouissent d’une plus grande facilité pour se convertir, et cependant nous voyons quelquefois des hérétiques ou des schismatiques précéder les mauvais catholiques dans leur retour vers Dieu, et produire des fruits au trentième, au soixantième ou au centième (Matt., XIII, 23 ; Luc, VIII, 15.), tandis que les autres, quoique catholiques, restent frappés de stérilité. Enfin, si l’on soutient qu’il n’y a de véritable zizanie que celle qui persévère jusqu’à la fin dans son crime et son erreur, nous en conclurons qu’il y a beaucoup de froment hors de l’unité, et que dans l’unité il y a beaucoup de zizanie.