7.
Comme de tels faits n’arrivent que rarement, et à de grandes distances, ils inspirent moins d’horreur. Mais je suppose que l’on réunisse en un seul lieu tous ceux qui, soit en danger de mort, soit dans les solennités de Pâques, ont été baptisés par les Maximianistes, et qu’on leur commande de recevoir de nouveau le baptême, sous prétexte que celui qu’ils ont reçu dans le schisme est radicalement nul , qu’arriverait-il? A quelles récriminations ne les verrions-nous pas se livrer dans l’obstination de leur erreur? contre l’éclat et la chaleur de la vérité n’opposeraient-ils pas le vain fantôme de leur constance pour cacher la rigueur et le froid de leur endurcissement? Assurément, ils ne toléreraient pas cette réitération du baptême; ceux mêmes qui voudraient l’entreprendre reculeraient devant la multitude de ces réitérations à opérer, surtout qu’il leur faudrait également rebaptiser les Primianistes, dont plusieurs avaient été baptisés dans la secte de Maximien, et dont le baptême avait été ratifié sans aucune observation, dès qu’on eût entrevu quelque chance de détruire la secte. Quoi qu’il en soit, je suis persuadé que les Donatistes ne renonceraient pas à cette réitération, s’ils ne sentaient pas qu’en l’exigeant ils soulèveraient contre eux une horreur si violente, que tout doit céder devant elle, voire même la honte d’une contradiction. Pour moi, je me garderais bien de soutenir que nous devons reculer devant une impression purement humaine, si la vérité nous faisait un devoir de rebaptiser tous ceux qui passent de l’hérésie dans l’Eglise. Mais, entendant saint Cyprien s’écrier « que le moyen le plus « puissant de contraindre les hérétiques de revenir à l’unité, c’était de leur réitérer le baptême dans l’Eglise catholique », j’ai cru devoir rappeler toute l’horreur qu’inspire aux hommes cette manière de procéder; je tenais à dire que Dieu seul a pu imprimer cette horreur dans l’esprit des hommes, puisqu’elle seule suffirait pour justifier la conduite de l’Eglise de toutes ces attaques auxquelles les faibles ne sauraient répondre.