XXXVI.
Que si vous trouvez ces comparaisons insensées, parce qu'elles ne sont pas tirées des livres ecclésiastiques, dans lesquels toutefois il est souvent parlé de brebis et de soldats, je vais alors consulter les Ecritures prophétiques que nous appelons l’Ancien Testament. Quant aux livres du Nouveau Testament, vous et moi nous chercherions en vain des exemples du même genre. Prenons d'abord la circoncision ; je pense que vous n'oseriez pas douter qu'elle ne fût la figure du baptême de Jésus-Christ. Or, s'il fût arrivé qu'un Samaritain déjà circoncis eût voulu se faire juif, l'aurait-on circoncis une seconde fois? Ne se serait-on pas contenté de corriger l'erreur de son intelligence, en respectant en lui le signe extérieur de la foi ? Aujourd'hui certains hérétiques se disent Nazaréens, et désignés par quelques-uns sous le nom de Symmachiens, reçoivent tout à la fois la circoncision des Juifs et le baptême de Jésus-Christ. Supposé donc que l'un d'entre eux veuille se faire juif, on ne pourrait le circoncire de nouveau ; de même, s'il revient à nous on ne doit pas lui réitérer le baptême. Mais, direz-vous encore, autre est la circoncision des Juifs, autre le baptême des chrétiens. Il est vrai que la -circoncision n'était que la figure du baptême; mais enfin, puisque chez les Juifs ceux qui étaient regardés comme hérétiques avaient réellement la circoncision, pourquoi les hérétiques, chez les chrétiens, ne pourraient-ils pas avoir le baptême ?