I.
J'ai reçu votre réponse, Gaudentius , si toutefois on peut donner le nom de réponse à la pièce que vous ne m'avez adressée que dans la crainte que votre silence ne fût par nous interprété comme une défaite. Cependant autre chose est de répondre, autre chose de ne pas se taire. S'il suffit de parler pour répondre, vous avez parfaitement répondu; mais malgré votre abondant langage, ceux qui pouvaient espérer quelque chose de vous, n'ignoreront pas que vous n'avez rien trouvé à répondre, et que vous n'avez répondu que pour ne pas garder le silence. Ainsi, pour éviter que l'on ne vous dise vaincu, vous avez agi de manière à prouver votre défaite. Cette preuve se trouve dans vos écrits, et elle frappera par son évidence tous ceux qui les liront avec attention, et les compareront aux miens avec un esprit sérieux et impartial. Pour mettre cette démonstration à la portée des plus faibles intelligences, j'aurai peut-être besoin de développements d'une certaine étendue; je ne reculerai point devant cette nécessité, si Dieu m'en fait la grâce.