VII.
Au sujet du baptême, vous soutenez qu'il ne se trouve que dans l'Eglise, et vous nous accusez, quand nous recevons dans nos rangs des hérétiques déjà baptisés, de ne pas nous croire obligés de leur réitérer le baptême. Or, pour vous confondre, il me suffit de rappeler que vous n'avez pu nous répondre quand nous vous avons sommés de nous dire comment Félicianus, frappé d'une condamnation solennelle et chassé de votre Eglise, a pu conférer légitimement le baptême; -peu importe, du reste, que vous ayez essayé de le ranger au nombre de ceux à qui vous aviez accordé un répit. Lisez la sentence portée par votre concile de Bagaïtum ; après une longue énumération de crimes et de griefs beaucoup plus graves que ceux qui pesèrent sur Cécilianus, quand vos ancêtres le condamnèrent malgré son absence et son innocence, nous trouvons formulée leur condamnation de la manière la plus évidente : « Nous déclarons coupables de ce crime fameux : Victorianus de Carcabianum, Martianus de Sullectinum, Beianus de Baianum, Salvius d'Ausaphium, Theodore d'Usule, Donat de Sabrata, Miggenès d'Elephantarium, Prétextat d'Assurium, Salvius de Membresite, Valerius de Melzite, Félicianus de Mustitanum, et Martial de Pertusium, qui tous, par leurs oeuvres de perdition, sont devenus des vases sordides remplis d'ignominie; nous déclarons également coupables les clercs de l'Eglise de Carthage qui, en prenant part au crime, ont encouragé cet inceste illicite; sous l'inspiration du Dieu tout-puissant, regardez-les donc comme condamnés par la sentence infaillible du concile universel ». Vient ensuite le répit accordé à quelques autres, en ces termes : « Quant à ceux qui, en leur qualité d'arbres inébranlables, n'ont pas été souillés par ces rejetons sacrilèges; c'est-à-dire, quant à ceux qui, par un sentiment de respectueuse pudeur pour leur foi, ont retiré leurs mains de la tête de Maximien, nous leur avons permis de rentrer dans le sein de l'Eglise leur mère ». Dans les lettres que je vous ai adressées précédemment, j'ai suffisamment traité cette question: Sans y rien ajouter, il me suffit d'observer que vous n'avez rien répondu, comme pourra s'en convaincre quiconque lira ces pièces avec un peu d'attention.